Ezourvedam: A French Veda of the Eighteenth Century

That's French for "the ancient system," as in the ancient system of feudal privileges and the exercise of autocratic power over the peasants. The ancien regime never goes away, like vampires and dinosaur bones they are always hidden in the earth, exercising a mysterious influence. It is not paranoia to believe that the elites scheme against the common man. Inform yourself about their schemes here.

Re: Ezourvedam: A French Veda of the Eighteenth Century

Postby admin » Sat Oct 24, 2020 5:14 am

Chapitre cinquieme


Chapter Fifth

Chumantou. J'ay repondu a tout ce que tu m'a demandé, as-tu encore envie de me faire de nouvelles questions?


Chumantou. I answered everything you asked me. Do you still want to ask me new questions?

Biach. Apprenez moy encore a mesurer le tems.


Biach. Learn to measure time again.

Chumantou. Deux Poromanou font un Onu et 3 de ces Onu expriment la quantité du tems qu'employe la lumiere du soleil pour aller du trou qu'on å fait a une fenestre jusques sur le pavé. 3 Onu font un Bedo, 3 Bedo un lobo et 3 lobo expriment la quantité du tems qu'on employe pour fermer et ouvrir la paupiere de l'oeil. Le tems qu'on met a ouvrir et fermer 3 fois l'oeil, fait le moment. 5 momens font 1 Casta, 15 Casta font un Logou et 15 Logou font une heure. L'heure indienne n'est composée que de 24 minutes. 2 heures font un Muhurto. 8 ou 7 heures composent le Prohor. J'ay dit 8. ou 7. parce que le Prohor est plus ou moins long suivant que les jours le sont eux mêmes plus ou moins. voicy quel est l'instrument dont on se sert pour mesurer les heures. on a un petit cilindre creux de cuivre de la pesanteur de 6. roupies. on y fait un petit trou et on le met dans un vase plein d'eau. le terns qu'il employe a se remplir fait la mesure de l'heure. 60 de ces heures font huit Prohors, c'est a dire, nos 24 heures. Le jour est composé de 4. Prohors et la nuit d'autant. quand les jours sont courts, les Prohors du jour ne sont que de 7. heures et ceux de la nuit sont de 8. et vice versa. Les mois sont composes et se partagent par la nouvelle et pleine lune. l'année est composée de 12. mois et se divise par les differentes saisons, qui sont au nombre de six, sçavoir, la saison du froid, la saison des broüillards, le printems, Teté, la saison des pluyes et l'automne. L'equinoxe d'été et l'equinoxe d'hiver la partagent en deux parties egales.


Chumantou. Two Poromanu make an Onu, and 3 of these Onu express the amount of time that the sunlight uses to go from the hole made in a window to the pavement. 3 Onu make a Bedo, 3 Bedo a lobo, and 3 lobo express the amount of time used to close and open the eyelid of the eye. The time it takes to open and close the eye 3 times is the moment. 5 moments make 1 Casta, 15 Casta make a Logou, and 15 Logou make an hour. Indian time is only 24 minutes long. 2 hours do a Muhurto. 8 or 7 hours make up the Prohor. I said 8, or 7, because the Prohor is more or less long depending on whether the days are themselves more or less. This is the instrument we use to measure the hours. We have a small hollow copper cylinder weighing 6 rupees. We make a small hole in it, and put it in a vase full of water. The time which it employs to fill itself measures the hour. 60 of these hours make eight Prohors, that is to say, our 24 hours. The day is made up of 4 Prohors, and the night the same. When the days are short, the Prohors for the day are only 7 hours, and those for the night are 8, and vice versa. The months are composed and are divided by the new and full moon. The year is made up of 12 months, and is divided by the different seasons, which are six in number, namely, the cold season, the foggy season, spring, Tete, the rainy season and autumn. The summer equinox and the winter equinox divide it into two equal parts.

Biach. Vous m'avez expliqué ce qui regarde la mesure du tems, dites moy maintenant quelle a été la durée de chaque age?


Biach. You explained to me what concerns the measurement of time. Tell me now what was the duration of each age?

Chumantou. On compte 4. ages. voicy quelle a été la durée d'un chacun. le premier age a duré 4000. ans, le second 3000, le troisieme 2000, le dernier enfin, en dur[er]a 10000. Cela doit s'entendre des années de Bramma c'est å dire de dieu. Car, si on mesure leur durée par la durée de nos années, le 1er age a duré 162000 ans. le 2eme 129600. le 3eme 64000. Le quatrieme doit durer 420300. ans. Voila ce qu'on dit au sujet de la durée de ces differens åges: mais tout cela n'est qu'une pure fiction. a la fin de chaque age tout perit par le deluge. Dieu créa de nouveau tous les étres et forma par la un nouvel åge.


Chumantou. There are 4 ages. Here is what was the duration of each one. The first age lasted 4,000 years, the second 3,000, the third 2,000, the last one finally, at 10,000. This must be understood from the years of Bramma, that is to say of god. Because if we measure their duration by the duration of our years, the 1st age lasted 162,000 years, the 2nd 129,600, the 3rd 64,000. The fourth should last 420,300 years. This is what they say about the length of these different ages, but this is all pure fiction. At the end of each age everything perishes by the deluge. God created all beings anew, and therefrom formed a new age.

Biach. Je ne me lasserai point de vous faire de nouvelles questions, puisque vous ne vous lassez point vous même de me repondre, dites moy donc un mot de l'histoire de Chuajanbou Mounou?


Biach. I will never tire of asking you new questions. Since you never tire of answering me, tell me a word about the history of Chuajanbou Mounou?

Chumantou. Bramma a 4 visages eut plusieurs enfans; entr'autres Dokio et Chuajanbou Mounou. Celuy cy, s'adressant a son pere, luy demanda, quelle étoit la fin pour laquelle il l'avoit mis au monde, et a quoy il devoit s'y occuper? Bramma luy donna une femme afin qu'il put propager le genre humain et luy dit: mon fils, adoré le vrai Dieu et ne servez que luy. apprenez également aux hommes, vos enfans a l'adorer et a le servir: par la vous attirerez sur vous ses bénédictions et ses graces.


Chumantou. Bramma has 4 faces and had several children, among others Dokio and Chuajanbou Mounou. Celuy addressing his father, and asked him, what was the end for which he had brought him into the world, and with which he should occupy himself? Bramma gave him a wife so that he could propagate mankind, and said to him: my son, worship the true God, and serve only him. Also teach men and your children to adore and serve him. By this you will attract his blessings and graces on you.

Biach. J'ay un doute qui me fatigue beaucoup; il n'est que vous qui puissiez le resoudre. dites moy donc quelle raison eut autrefois Bramma de s'incarner en cochon?


Biach. I have a doubt that tires me a lot, and it is only you who can solve it. Tell me, then, what reason did Bramma formerly have for incarnating as a pig?

Chumantou. Je ne connois aucune incarnation de Bramma. dis donc moy toy meme ce que tu en as dit?


Chumantou. I do not know of any incarnation of Bramma. Tell me even what you said about it?

Biach. Bramma, pere de Mounou, adressa autrefois ses voeux a Vichenou I'etre Suprême. il les ecouta avec bonté et lui demanda ce qu'il souhaitoit. Comment voulez vous, luy dit Bramma, que je cree des êtres? la terre est toute submergée et il n'est point d'endroits ou ils puissent subsister. Vichenou ayant entendu ces paroles, prit aussitot la resolution de s'incarner et ce fut dans le sein d'une truye. dans le moment qu'il naquit il n'etoit que de la grandeur d'un pouce. mais il devint bientot de la grandeur d'unélephant. Poulastoudou, Morisi, Otri, Onguira et plusieurs autres, tous enfans de Dokio Prosapoti luy adresserent leurs hommages. adoration, s'ecrierent-ils en le voyant, adoration au Dieu né d'une truye. il est l'être Supreme, il est l'eternel Dieu des Dieux, procurez nous, dans votre misericorde, un lieu ou nous puissons subsister, et nous vous en rendrons d'éternelles actions de graces. adoration au Dieu qui est sous la figure d'un cochon; nous nous jettons a vos pieds, nous y mertons notre confiance: c'est pour nous que vous avez pris cette figure; votre presence dissipe toutes nos craintes: adoration donc, encore une fois au cochon: nous vous reconnoissons comme le createur et le conservateur de toutes choses: achevez votre ouvrage et secondez nos voeux. Ce n'est point sans dessein que vous avez pris une pareille figure, servez vous en pour faire surnager la terre et la rassurer. le cochon flaté agreablement par ces loüanges remue les pattes, jette un grand cri, fait un bond et se jette dans l'eau. A cette vuë, tout ce qu'il y avoit de penitents jette un cri de joye: Cependant Hironnio le premier des géans, le voyant plonger pour aller saisir la terre et la faire surnager, luy livre combat et jette sur luy une grêle de fleches; le cochon en est percé, il tombe: mais, enfin, faisant un dernier effort, il tue le géant et se frotte le corps de son sang: voila a peu prés ce que j'ay dit de l'incarnation du premier être en cochon.


Biach. Bramma, father of Mounou, once addressed his best wishes to Vichenou the Supreme Being. He listened to them kindly, and asked him what he wanted. How do you expect, said Bramma, that I create beings? The earth is completely submerged, and there is no place where they can subsist. Vichenou, having heard these words, immediately made the resolution to incarnate, and it was in the bosom of a trout. At the time he was born he was only an inch tall. But he soon grew to the size of an elephant. Poulastoudou, Morisi, Otri, Onguira, and several others, all children of Dokio Prosapoti, addressed their homage to him. Adoration, they cried when they saw him, adoration to the God born of a trout. He is the Supreme being. He is the eternal God of the Gods. Give us, in your mercy, a place where we can subsist, and we will give you eternal thanksgiving. Adoration to the God who is under the figure of a pig. We throw ourselves at your feet. We put our trust in it. It is for us that you have taken this figure. Your presence dispels all our fears. Adoration, therefore, once again to the pig. We recognize you as the creator, and the curator, of all things. Complete your work, and support our wishes. It is not without design that you have taken such a figure. Use it to make the earth float, and reassure it. The pig, pleasantly flattered by these loüanges, moves its paws, utters a loud cry, leaps and throws itself into the water. At this sight, all that there were penitents uttered a cry of joy. Meanwhile, Hironnio, the first of the giants, seeing him dive to seize the earth and make it float, he fights and throws a hail of arrows on him. The pig is pierced with it. He falls. But finally, making a last effort, he kills the giant, and rubs his body with his blood. This is more or less what I said about the incarnation of the first being as a pig.

Chumantou. Celui qui dit du mal de son Gourou, qui meprise les Vedans ou en fait peu de cas, mais pardessus tout, celui qui blaspheme la divinité, est un monstre qu'on doit éviter avec soin; qu'on doit exclure du commerce des hommes, comme un homme pemicieux, et qu'on doit, enfin, punir par les supplices les plus terribles et les plus rigoureux; que si, on n'a pas l'authorité en main, on doit au moins, quand on sent vomir ces impietés, se boucher les oreilles et se retirer. [tu es, homme pervers, un de ceux qui n'ouvrent la bouche que pour vomir des blasphemes contre la divinité.] retire toy donc incessamment et ne parois plus devant mes yeux. L'etat de penitent que je professe, ne me donne pas le droit de te punir: mais s'il y avoit un Roy dans ce pays, tu ne l'echaperois pas. je le prierois de te faire couper la tete et de delivrer par la le monde du plus pervers de tous les hommes et du plus malheureux.


Chumantou. He who speaks badly of his Guru, who despises or disregards the Vedans, but above all, he who blasphemes the divinity, is a monster to be carefully avoided, that we must exclude from commerce men, like a pernicious man, and that we must, finally, punish by the most terrible and rigorous punishments. That if one does not have authority in hand, one must at least, when one feels these impieties vomiting, plug one's ears and withdraw. [You are, perverse man, one of those who only open their mouths to vomit blasphemies against the divinity.] Therefore withdraw incessantly and no longer appear before my eyes. The state of penitent that I profess does not give me the right to punish you. But if there was a King in this country, you would not escape him. I would ask him to have your head cut off, and deliver the world from the most perverse of all men, and from the most unhappy.
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Re: Ezourvedam: A French Veda of the Eighteenth Century

Postby admin » Sat Oct 24, 2020 6:01 am

Chapitre sixieme refutation de l'incarnation de Bramma en cochon.


Chapter sixth refutation of the incarnation of Bramma as a pig.

Ce que Chumantou venoit de dire couvrit Biach de honte et de confusion; il se retira le coeur penetré de douleur, et fut se cacher pour quelque tems. S'etant un peu rassuré il vint de nouveau, la douleur et la honte peintes sur le visage, se jetter a ses pieds et luy dit: il n'est que trop vrai, Seigneur, que je ne suis qu'un pecheur et le plus grand de tous; mais la vraie vertu inspire et conserve toujours des sentiments de compassion et de pitié pour les miserables, c'est ce qui fait ma confiance etme fait esperer mon pardon, entretenir dans les routes de la vertu les personnes quiy sont deja est une oeuvre louable; mais travailler a engager un pecheur a renoncer a ses mauvaises habitudes; chercher a l'introduire dans les routes de la vertu, est, de toutes les oeuvres, la plus grande et la plus méritoire. En venir a bout, est un prodige qui ne peut etre operé que par un homme consommé dans la vertu.


What Chumantou had just said covered Biach with shame and confusion. He withdrew, his heart penetrated with pain, and went into hiding for some time. Having reassured himself a little he came out again, pain and shame painted on his face, and threw himself at his feet and said to him: it is only too true, Lord, that I am only a sinner, and the greatest sinner of all; but true virtue inspires and always preserves feelings of compassion and pity for the miserable. It is what gives me confidence and makes me hope for my forgiveness. To maintain in the roads of virtue those who are already there is a commendable work, but to work to induce a fisherman to give up his bad habits, to seek to introduce it into the roads of virtue, is, of all works, the greatest and the most meritorious. To overcome it is a miracle that can only be performed by a man consummated in virtue.

Chumantou se laissa toucher et jettant sur luy un regard mêlé d'indignation et de compassion tout a la fois, luy adressa la parole et luy dit: "je veux bien continuer a t'instruire, mais c'est a condition que tu quittera pour jamais ta façon de penser et que tu cessera d'outrager le Saint nom de Dieu et de le blasphemer, tu as dit que l'être Supreme étoit né sous la figure d'un cochon pour relever la terre submergée et la rassurer. ou as tu donc puisé ces belles idées, et comment as tu osé les mettre au jour? le Dieu qui a cree le monde et qui le conserve est éternel de sa nature et tu le fais naitre sur la terre? Ce n'est pas assé, tu le fais naitre sous la figure du plus vil des animaux. Si ce Dieu eut voulu naitre parmi nous, il se fut revêtu de la figure humaine: C'est avilir tout a fait la divinité, c'est l'anéantir que de la montrer sous la figure d'une bete et de luy en faire prendre les manieres et les inclinations. tu as ajouté, que c'est pour faire surnager la terre qu'il a pris cette figure, Mais quoy? n'est ce pas par un acte de sa volonté que ce maitre du monde a crée toutes choses? en eut-il fallu davantage pour la relever et la consolider. Ce que tu dis ensuite n'est pas plus sensé. en effet, si toute la terre etoit submergée, quelle partie du monde habitoient donc ces penitents, que tu dis avoir offert leurs hommages au cochon qui ne fut submerge egalement? et si elle l'etoit en effet, comment pouvoient ils y habiter. tu finis enfin en disant que le cochon tua Hironnio dans un combat. Mais Dieu qui a tout crée par un acte de sa volonté détruit tout egalement, et il ne faut qu'une de ses paroles pour anéantir tout et le reduire en cendres. n'est-il donc pas indigne de le representer livrant un combat avec une de ses créatures? et de le faire voir percé et tomber sous ses traits. Cesse donc, malheureux de tenir de pareils langages; et dans tes fictions et reveries respecte au moins la divinité.


Chumantou let himself be touched, and throwing on him a look mixed with indignation and compassion at the same time, spoke to him and said to him: "I want to continue to educate you, but it is on condition that you will leave for ever your way of thinking, and that you will stop insulting the Holy Name of God and blaspheming it. You said that the Supreme being was born under the figure of a pig to raise the submerged earth and reassure it, or have. So you drew these beautiful ideas, and how did you dare to bring them to light? The God who created the world, and who preserves, it is eternal by nature, and you make it born on earth? It is not enough that you make him be born in the face of the most vile of animals. If this God had wanted to be born among us, he had clothed himself in the human figure. It is to debase the divinity altogether, it is to annihilate it, to show it under the figure of a beast, and of making it take its manners and inclinations from a beast. You added, that it is to make the earth float laugh this face. But what? Is it not by an act of his will that this master of the world created all things? Had it taken more to raise and consolidate it? What you say next doesn't make any more sense. indeed, if the whole earth were submerged, in what part of the world did these penitents live, whom you say you have offered their homage to the pig who was not also submerged? And if it was, how could they live there? You finally end by saying that the pig killed Hironnio in a fight. But God who created everything by an act of his will also destroys everything, and it only takes one of his words to destroy everything and reduce it to ashes. Is it not then unworthy to represent him delivering a fight with one of his creatures, and to show him pierced and fall under his features? Cease, then, unhappy man to use such languages, and in your fictions and reveries respect at least the divinity.
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Re: Ezourvedam: A French Veda of the Eighteenth Century

Postby admin » Sat Oct 24, 2020 6:27 am

Livre troisieme qui contient 6 Chapitres Chapitre premier.


Third book which contains 6 Chapters. Chapter one.

Chumantou, dans le dessein d'instruire les hommes et de les sauver, continua a examiner les differentes incarnations et a les refuter par les paroles du Vedan et pour engager Biach, devenu plus timide, a les luy raconter, il luy adressa la parole et luy dit: tu as parlé de plusieurs autres incarnations de Bramma. quelles sont elles? fais m'en part, afin que je puisse t'instruire et te detromper.


Chumantou, with the aim of educating men and saving them, continued to examine the different incarnations, and to refute them by the words of the Vedan, and to engage Biach, who had become more timid. To tell them about them, he addressed them and spoke to them, saying: you spoke of several other incarnations of Bramma. What are they? Let me know, so that I can instruct you and undeceive you.

Biach. J'ay dit que Bramma l'etre Supreme, voulant instruire les hommes, s'étoit incarné et avoit paru parmi eux sous le nom de Kopilo: il y mena une vie extremement dure et penitente. c'est pour cela qu'on luy donna le nom du dieu penitent: voila ce que j'ai enseigné: dites moy maintenant votre sentiment la dessus et faites moy connoitre si, dans cette occasion, j'ai encore donné dans le travers et si je me suis trompé. pour achever de vous mettre au fait, je vais en abregé vous raconter son histoire. Ce Kopilo fut Bramme de naissance. il eut pour pere le penitent Kordomo et pour mere Debohuti son epouse, filie de Chojonboumounou. Cette Debohuti mit toujours son devoir a gagner les bonnes graces de son mary et a les mériter. Kordomo charmé, de son cóté, des bonnes manieres de son epouse se faisoit un plaisir de luy procurer tout ce qu'elle pouvoit souhaiter et dans la crainte qu'il ne luy manqua encore quelque chose, il la pria de luy dire quelles seroient les choses qui pourroient luy faire le plus de plaisir; que c'en seroit pour luy un bien sensible de les luy procurer. a ces mots Debohuti luy ouvrit son coeur et luy dit: La vie dure et penitente que nous menons, n'est guere de mon gout. au lieu de cette petite chaumiere que nous habitons et qui suffit a peine pour nous mettre a couvert des injures de l'air, je voudrois que nous eussions un palais et que j'y pusse me faire servir par nombre de domestiques: je voudrois pouvoir y paroitre toujours couverte d'or et de pierreries; en un mot, que l'eclat et l'abondance regnassent dans notre maison. Son mary luy accorda tout ce qu'elle sou-haitoit: mais elle n'en devint pas plus heureuse, elle etoit sterile et ce fut lå le sujet d'une nouvelle douleur. elle s'y livra tout entiere et on entendoit sans cesse sortir de sa bouche ces mots entremeles
de pieurs et de sanglots: C'est en vain que je suis dans le monde, puisque j'y reste sterile et que je n'ai point conçu: En disant cela elle repandoit des torrents de larmes et rien ne pouvoit la divertir ny soulager sa douleur. Son mary, sensible a ses peines, attendoit avec impatience le moment ou il les verroit finir. il arriva, enfin, et dans les transports de sa joye, il fut luy en porter la nouvelle, et luy dit: il est terns, Debohuti, de faire tarir la source de vos larmes: je viens vous apporter une nouvelle qui doit en arreter le cours et vous combler de joie. L'être Supreme, le Dieu de l'univers veut naitre parmy les hommes et c'est dans vótre sein qu'il doit prendre naissance. peu de jours aprés, la prediction fut accomplie. Debohuti devint enceinte et eut pour fils Kopilo. Les Dieux celebrant sa naissance par des danses et des chants d'allegresse, les penitents vinrent en faire leurs compliments au pere et a la mere et les féliciter Tun et l'autre de leur bonheur. vous êtes les plus heureux de tous les hommes, leur dirent-ils, et votre sort est vraiment digne d'envie. Cet enfant a qui vous avez donné le nom de Kopilo, est Narajon luy même et ce Navajon, ce maitre du monde, veut, non seulement, habiter dans votre maison, mais il a bien voulu devenir vótre enfant Non, encore une fois, il n'est point de sort comparable au vótre. il n'en est point de plus digne d'envie. Ce Kopilo ne fit pas un long sejour sur la terre, il enseigna aux hommes la science appellee Chonkio et mouru. voila l'histoire de Kopilo. dites moy ce que vous en pensez et si c'est mal a propos que j'ay dit de luy qu'il est l'être Supreme.


Biach. I said that Bramma the Supreme Being, wanting to educate men, had incarnated and appeared among them under the name of Kopilo. He led an extremely hard and penitent life there. This is why they gave him the name of the penitent god. This is what I taught. Tell me now your feeling about it, and let me know if, on this occasion, I still taught in the wrong way, and if I was wrong. Just to get you up to speed, I'm going to tell you his story in short. This Kopilo was Bramme by birth. His father was the penitent Kordomo, and his wife Debohuti, daughter of Chojonboumounou. This Debohuti always did her duty to earn the good graces of her husband, and to deserve them. Kordomo, charmed, on his side by the good manners of his wife, was happy to provide her with everything she could wish for, and in fear that he was still missing something, he begged her to tell him the things which could give her the most pleasure, that it would be very sensible for him to procure them. With these words Debohuti opened her heart to him and said to him: The hard and penitent life which we lead is hardly to my taste. Instead of this little cottage that we live in, and which is barely enough to cover us from the insults of the air, I would like us to have a palace, and that I could be served by a number of servants. I wish I could always appear covered with gold and precious stones. In short, may splendor and abundance reign in our house. Her husband granted her everything she wanted, but she did not become happier. She was sterile, and this was the subject of a new pain. She gave herself up entirely to it, and one constantly heard coming out of her mouth these words, interwoven with piers and sobs: It is in vain that I am in the world, since I remain sterile here, and I have not conceived. As she said this she shed torrents of tears, and nothing could entertain her or relieve her pain. Her husband, sensitive to her troubles, waited impatiently for the moment when he would see them end. He finally arrived, and in the transports of his joy, he was to bring the news to her, and said to her: It is tarnished, Debohuti, to dry up the source of your tears. I come to bring you news which must stop it, and fill you with joy. The Supreme Being, the God of the universe, wants to be born among men, and it is in your womb that he must be born. A few days later, the prediction was fulfilled. Debohuti became pregnant, and had Kopilo as a son. The Gods celebrated his birth with dances and songs of joy, and the penitents came to pay their compliments to the father and to the mother and to congratulate them both on their happiness. You are the happiest of all men, they said to him, and your lot is truly worthy of envy. This child to whom you have given the name of Kopilo, is Narajon himsel,f and this Narajon, this master of the world, not only wants to live in your house, but he has kindly become your child. No, once again, there is no fate comparable to yours. There is none more worthy of envy. This Kopilo did not spend a long time on earth, he taught men the science called Chonkio and died. This is the story of Kopilo. Tell me what you think about it, and if it is wrong that I told them that he is the Supreme Being.

Chumantou. J'ai beau t'enseigner et t'instruire je n'y gagne rien. Comment faut-il donc que je m'y prenne pour t'éclairer et te detromper. S'il est vrai que Bramma soit né sur la terre, pourquoy porte t'il donc le nom d'eternel? celuy qui est luy meme souverainement heureux et dans qui seul nous trouvons la source et le comble de notre bonheur auroit-il voulu se soumettre aux incommodités que souffre un enfant dans le sein de sa mere; et ces penitents, que tu dis leur avoir été en faire compliment et rendre leurs hommages au nouvel enfant y avoient-ils découvert l'être Supreme, y avoient-ils vu, de leurs yeux, celuy qui de sa nature est invisible? L'y a tu vu toy même? Non certainement Pourquoy donc, l'assure tu et veux tu faire passer tes reveries pour des vérités?


Chumantou. No matter how much I teach and educate you, I gain nothing. How am I then to go about enlightening you and undeceiving you? If it is true that Bramma was born on earth, why is he called the Lord? He who is even sovereignly happy, and in whom alone we find the source and the height of our happiness, would he have wanted to submit to the inconveniences that a child suffers in its mother's womb? And these penitents, whom you say complimented him and paid homage to the new child, had they discovered the Supreme being there? Had they seen, with their own eyes, that which by its nature is invisible? Did you see him there even? No certainly. Why do you assure it, and why do you want to pass off your reveries as truths?

Biach. J'ai entendu, Seigneur, les refutations que vous avez faites des differentes incarnations dont je vous ay parlé. Apprenez moy, maintenant, de quel moyen je puis me servir pour me délivrer du prestige qui me fascine et me precipite dans de si grossieres erreurs.


Biach. I have heard, Lord, the rebuttals you have made of the different incarnations I have told you about. Teach me now how I can free myself from the prestige which fascinates me, and precipitates me into such gross errors.

Chumantou. C'est en mettant un frein a ses passions qu'on se met en état de recevoir cette lumiere divine qui nous éclaire et qui dissipe toutes nos erreurs. Celuy qui sçait profiter des connoissances qu'elle nous donne est un homme vraiment sage et vraiment vertueux. voicy un court abregé de ce qu'elle nous dicte et nous apprend. un homme qui marche toujours guide par cette lumiere divine remplit toujours et en toute occasion tous les devoirs de son état, sans faire jamais rien qui y soit contraire. Cette fidelité luy merite l'amitié de Dieu et il trouve dans l'amitié de Dieu sa consolation et son bonheur. au dessus de ces indignes passions qui déchirent les hommes et qui les animent les uns contre les autres, il voit sans envie et sans jalousie le bien de son prochain, il cherche meme dans toutes occasions a le luy procurer, a l'augmenter et éviter avec soin tout ce qui pourroit luy faire quelque peine, ou luy causer quelque dommage. toujours attentif sur lui même, il évite avec soin tout ce qui pourroit le soüiller. la priére et la lecture du Vedan font sa principalle occupation et la penitence dont on ne le voit jamais se departir previent et empeche ses chutes, en reprimant la vivacité de ses passions. enfin, s'il vient a faire quelque faute, parcequ'il est de foiblesse humaine de tomber quelque fois, il cherche aussitót a la reparer par la priere et son retour a Dieu.


Chumantou. It is by putting a brake on his passions that we put ourselves in a position to receive this divine light which enlightens us and which dispels all our errors. He who knows how to take advantage of the knowledge he gives us is a really wise and truly virtuous man. Here is a short summary of what it dictates and teaches us. A man who always walks, guided by this divine light, always fulfills, on all occasions, all the duties of his state, without ever doing anything contrary to it. This fidelity deserves him the friendship of God, and he finds in the friendship of God his consolation and his happiness. Above these unworthy passions which tear men apart, and animate them against each other, he sees without envy, and without jealousy, the good of his neighbor. He even seeks on all occasions to procure it, to increase it, and to avoid with care all that could hurt him or cause him any damage. Always attentive to himself, he carefully avoids anything that could soüüe him. Prayer and reading Vedan are his main occupation, and penance from which we never see him departing, prevents his falls, by suppressing the liveliness of his passions. Finally, if he happens to make some mistake, because it is human weakness to fall sometimes, he immediately seeks to repair it by prayer and his return to God.

Biach. Je ne sçais point quelles sont les dispositions qu'il faut apporter a la priére. ayez la bonté de m'instruire la dessus.


Biach. I do not know what arrangements should be made for prayer. Have the kindness to instruct me on it.

Chumantou. D'abord on prononcera le mot oum, puis rappellant tous ses sens, sans les laisser égarer nulle part, retenant meme la respiration, qu'on ne lachera que de tems en terns, on pensera a la Divinité. il faut eloigner de son imagination et de son esprit, tout ce qui peut troubler l'attention qu'on doit a Dieu et de son coeur tous les desirs qui peuvent nous eloigner de luy. il faut fermer absolument tous ses sens a tous les objets exterieurs qui pour-roient nous distraire et ne nous en servir que pour voir ou entendre des choses qui peuvent nous rappeller [a Dieu] ou pour en parler. La priére ainsi faite sert a obtenir le pardon de ses peches et de se purifier, car, pour les bains que tu ordonne pour cela, ils y sont parfaitement inutiles: ils peuvent bien servir a tirer la malpropreté du corps, mais ils n'ont aucun efficace pour purifier notre ame.


Chumantou. First we will pronounce the word oum, then recalling all its senses, without letting them get lost anywhere, even retaining the breath, which we will only let go of from time to time, we will think of the Divinity. We must remove from our imagination and our mind all that can disturb the attention we owe to God, and from our heart all the desires that can lead us away from him. We must absolutely close all our senses to all external objects that could distract us, and only use them to see or hear things that can remind us [of God], or to talk about them. The prayer thus made serves to obtain forgiveness of one's sins and to purify oneself, because, for the baths that you order for that, they are perfectly useless. They can well serve to draw our the dirtiness of the body, but they are not effective in purifying our soul.
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Re: Ezourvedam: A French Veda of the Eighteenth Century

Postby admin » Sat Oct 24, 2020 6:33 am

Chapitre deuxieme


Second chapter

Biach. Instruisez moy, Seigneur, de ce qui regarde les 4. differents etats dont il est tant parlé, et quels en sont les devoirs?


Biach. Instruct me, Lord, of what concerns the 4 different states of which so much is spoken, and what are their duties?

Chumantou. Ces 4. états etoient autrefois communs aux trois premieres castes. ils ne sont aujourd'huy propres que des Brames. Le premier et le plus bas de tous, est de ceux qui sont engages dans le mariage et qui vivent dans le monde. Celuy lå est de tous les hommes. les devoirs d'un homme de cet etat est de traiter favorablement les étrangers et de faire du bien a tout le monde. Le second est de ceux qu'on appelle Brammosari. ceux lå sont encore dans le monde, mais ils y sont comme des étrangers et vivent au milieu de leur famille comme si elle ne leur appartenoit pas, sans toucher a leur femme et sans prendre aucuns soins de leurs enfans. le troisieme etat plus relevé que les deux autres, est celuy de ceux que se retirent dans les bois pour y vivre loin du monde et de ses dangers. Celuy qui a le courage de l'embrasser, doit quitter, pour toujours, pere, mere, femme et enfans. il doit renoncer tout a fait a tous les biens du monde et détruire, jusqu'a la racine, la colére et la cupidité. il ne doit garder pour toutes richesses, qu'un baton, un vaze pour mettre de l'eau et un morceau de toille pour se couvrir: il quittera même la ligne et la brulera avant de sortir de sa maison. il vivra d'aumone, mais il ne la demandera pas, il ne s'asseoira pas pour manger ce qu'on luy donne; et comme s'il n'osoit s'arreter nulle part crainte de quelque supplice, qu'on luy donne ou qu'on ne luy donne pas il continuera toujours sa route et ne fera que passer.


Chumantou. These 4 states were formerly common to the first three castes. They are only clean today in the Brames. The first and lowest of all is those who are in marriage and live in the world. Celuy lå belongs to all men. The duty of a man of this state is to treat strangers favorably, and to do good to everyone. The second is of those called Brammosari. Those there are still in the world, but they are there like strangers, and live in the midst of their family as if it did not belong to them, without touching their wives, and without taking any care of their children. The third state, more elevated than the other two, is that of those who retire to the woods to live there far from the world and its dangers. Whoever has the courage to embrace him, must leave, forever, father, mother, wife and children. He must completely renounce all the goods of the world and destroy, even to the root, anger and greed. He should keep for all wealth, a stick, a vase to put water in, and a piece of cloth to cover himself. He will even leave the line and burn it before leaving his house. He will live on alms, but he will not ask for it. He will not sit down to eat what he is given. And as if he dared not stop anywhere for fear of some torture, whether given to him or not given to him, he will always continue on his way, and will only pass.

Biach. Quelles ceremonies doit il observer en quittant la ligne?


Biach. What ceremonies should he observe when leaving the line?

Chumantou. Ayant fait allumer du feu, il recitera cette priere en presence de son Gourou: grand Dieu, vous m'avez mis dans le monde pour vous servir et je n'y ay vecu que pour vous offenser: Ma vie n'a été qu'un tissus de peches et de desordres. je n'ay jamais sçu ce que c'etoit que la vertu; je ne l'ay jamais pratiquée: touché aujourd'huy du vrai desir de vous plaire je renonce, non seulement a ces faux biens qui ont été pour moy l'occasion de tant de pechés, mais encore a la ligne. qu'ay je besoin, en effet, de porter desormais une marque distinctive de ma caste. l'unique endroit, par ou je veux desormais me distinguer, est la connoissance profonde que vous voudrez bien me communiquer de votre etre et de vos perfections. Daignez, Seigneur, en vue du sacrifice que je vous fais, de tout ce que je puis avoir de plus cher, me pardonner mes fautes et avoir pitié de moy. Cela dit, il jettera sa ligne dans le feu. Voila ce que dit le Vedan des devoirs des saniassi. Enfin le plus parfait de tous les états est celuy de ceux qui, de saniassi se font Bikouko: C'est le nom qu'on donne a cet état. Ceux qui entrent dans cet état ne sont plus astraints a rien de particulier, pour la demeure ny pour le manger. ils regardent tous les hommes du meme oeil et reçoivent indifferemment de tous ceux qui veulent [bien] leur donner. Au dessus de tous les evenemens, rien n'est capable de leur inspirer de la crainte. leur unique occupation doit etre de s'appliquer a la connoissance de Dieu et de la verité et c'est aussi la ce qui en fait l'état le plus parfait. ils ne doivent plus etre susceptibles, ny d'avarice, ny de concupiscence, ny de crainte, ny d'aucune autre passion et doivent avoir un empire absolu sur leurs sens. que si dans ces deux derniers etats ils restent encore sujets aux foiblesses humaines et aux impressions des passions, tout ce qu'ils font d'ailleurs leur devient inutile et ne merite que du mepris. tels sont les devoirs que les Vedans prescrivent a chacun de ces differents etats. du reste un homme du monde qui remplit exactement les devoirs de son état et en particulier ce qu'il doit a Dieu est preferable a tous les autres qui ne prennent que l'extérieur de leur état sans en remplir les devoirs.


Chumantou. Having lit a fire, he will recite this prayer in the presence of his Guru: great God, you put me in the world to serve you, and I only lived there to offend you. My life was only a tissue of sins and disorders. I never knew what virtue was. I have never practiced it. Touched today with a real desire to please you, I renounce not only these false goods which have been the occasion of so many sins for me, but also the line that I need, in fact, henceforth to wear a distinctive mark of my caste. The only place where I now want to distinguish myself is the deep knowledge that you would like to communicate to me about your being and your perfections. Deign, Lord, in view of the sacrifice I make to you, of all that I hold dear, forgive me my faults and have mercy on me. That said, he'll throw his line into the fire. This is what the Vedan says about the duties of the sanyassi. Finally, the most perfect of all the states is that of those who, from sanyassi, become Bikouko. This is the name given to this state. Those who enter this state are no longer constrained to anything in particular, for the home, or needing to eat. They regard all men in the same eye, and receive indifferently from all those who are willing to give to them. Above all events, nothing is capable of inspiring them with fear. Their sole occupation must be to apply themselves to the knowledge of God and of the truth, and this is also what makes them the most perfect state. They should no longer be susceptible to greed, to concupiscence, to fear, to other passion, and should have absolute sway over their senses. Tthat if in these last two states they still remain subject to human weaknesses and to the impressions of the passions, everything they do besides becomes useless to them and deserves only contempt. Such are the duties which the Vedans prescribe to each of these different states. Besides, a man of the world who exactly fulfills the duties of his state, and in particular what he owes to God, is preferable to all others who take only the exterior of their state without fulfilling the duties.

Biach. Dites moy maintenantce que peuvent manger les saniassi et ceux qu'on appelle Bikouko et ce qu'ils doivent observer a ce sujet?


Biach. Tell me now what can sanyassi and those called Bikouko eat, and what should they watch out for?

Chumantou. Ces sortes de personnes doivent se presenter a la porte des gens du monde, mais ne doivent rien demander. [Si on leur donne quelque chose de bonne volonté ils le prendront et le mangeront.] Si on ne leur donne point, ils se retireront sans se facher et sans mot dire; tout comme ils ne se plaindront point, soit que ce qu'on leur donne soit bon ou mauvais. La mortification doit faire leur caractére et les accompagner partout. ils ne doivent point boire de liqueurs ennyvrantes. ils jetteront un peu d'eau sur le ris qu'on leur aura donné; rendront graces a Dieu et le mangeront. pour ceux qu'on appelle Bikouko, qui sont dans l'etat le plus parfait, ils ne seront astraints a rien a l'egard du manger. ils prendront également de la main d'un choutre comme de la main d'un Brame. ils mangeront indifferemment de tout et il n'est rien dans le monde dont ils ne puissent manger. Voila ce qui regarde les 4. etats. Ceux qui s'adonnent tout entier et par profession a la connoissance de Dieu et a l'etude de la verité, sont ceux qui sont dans l'état le plus parfait.


Chumantou. These kinds of people must come to the doors of the people of the world, but they must not ask for anything. [If we give them something of goodwill, they will take it and eat it.] If we do not give them, they will withdraw without getting angry, and without saying a word; just as they will not complain, whether what they are given is good or bad. Mortification must make their character and accompany them everywhere. They must not drink ennyvring liquors. They will throw a little water on the reef that has been given to them; will give thanks to God and eat him. For those called Bikouko, who are in the most perfect state, they will not be forced to eat anything. They will also take from the hand of a choutre, as from the hand of a Slab. They will eat everything indifferently, and there is nothing in the world that they cannot eat. This is what concerns the 4 states. Those who devote themselves entirely and by profession to the knowledge of God, and to the study of the truth, are those who are in the most perfect state.
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Re: Ezourvedam: A French Veda of the Eighteenth Century

Postby admin » Sat Oct 24, 2020 7:50 am

Chapitre troisieme


Chapter Three

Biach. Je voudrois bien sçavoir ce que c'est que le Patalan ou le monde inferieur. voudriez vous avoir la bonté de m'en instruire?


Biach. I wish I knew what Patalan or the Underworld is. Would you be kind enough to tell me about it?

Chumantou. Dans la partie inferieure et au centre de la terre est un lieu vuide de tout, qu'on appelle Patalan. Sa circonference est ronde comme celle de la terre dont il est entouré de tous cotés. il se divise en 7. lieux differens dont voicy les noms: Patolo, Otolo, Bitolo, Chutolo, Tolatolo, Mohatolo, Rochatolo. dans le lieu appellé Otolo, sont des serpens sans nombre, tous enfans de Kadrupia fille de Dokio Prosapoti. La lumiere, le soleil n'y pénétrent point. Mais le diamant que chacun d'eux porte sur sa tete dissipe par son eclat les tenebres de la nuit. Chib et son epouse Dourgua accompagnés de leur cour ordinaire, composée de tout ce qu'il y a de demons, vont de terns en terns habiter celuy qu'on appelle Bitolo. Le Chutoloest le lieu ou le Roy Boli a été exilé et la ou il fait sa demeure. Les géants habitent la ville appellee Tolatolo et y regnent en souverains. une autre espece de serpents habitent le Mohatolo. Dans le Rochatolo sont les enfans de Kalokia tous géants d'une grandeur et d'une force extraordinaire. Le Patalan ou l'enfer, situé au milieu de tous les autres, est le lieu des supplices et la demeure des pecheurs; c'est lå que plongés dans le feu ils y brulent et y bruleront toute l'eternité. un peu au dessus est une ville appellee Chouzomeni ou Zomo Roy des enfers fait sa demeure et d'ou il ordonne et préside aux différents supplices qu'on fait souffrir aux damnés. Voicy un petit abregé des tourmens qu'on y souffre: On y sera plongé dans une eternelle nuit pendant laquelle on n'entendra jamais que des gemissemens et des cris. on y sera étroitement lié, on y ressentira tout ce que peut causer de douleur l'instrument le plus aigü, dont on se sert pour percer et pour déchirer. Enfin insecte, poison, mauvaise odeur et tout ce qu'on peut s'imaginer de plus terrible, ne seront qu'une partie des supplices des damnés. Ce qui y mettera le comble et ce qui les jettera dans le desespoir, sera l'activité d'un feu qui les brulera sans les consumer.


Chumantou. In the lower part, and in the center of the earth, is a place full of everything, called Patalan. Its circumference is round like that of the earth with which it is surrounded on all sides. It is divided into 7 different places whose names are: Patolo, Otolo, Bitolo, Chutolo, Tolatolo, Mohatolo, and Rochatolo. In the place called Otolo, are serpents without number, all children of Kadrupia, daughter of Dokio Prosapoti. The light and the sun do not penetrate there. But the diamond that each of them wears on his head dissipates the darkness of the night with its brilliance. Chib and his wife Dourgua, accompanied by their ordinary court, made up of all that there is demons, go from time to time to inhabit the one called Bitolo. The Chutolo is the place where Roy Boli was exiled, and where he makes his home. The giants inhabit the city called Tolatolo and reign there as sovereigns. Another species of snakes inhabit the Mohatolo. In Rochatolo are the children of Kalokia, all giants of extraordinary grandeur and strength. Patalan, or hell, located in the midst of all the others, is the place of torture and the abode of sinners. It is there that, immersed in the fire, they burn there, and will burn there for all eternity. A little above is a city called Chouzomeni where Zomo Roy of the underworld makes his home, and from where he orders and presides over the various tortures that the damned are made to suffer. Here is a short summary of the torments that one suffers there: One will be plunged there in an eternal night during which one will never hear but moans and cries. One will be closely linked to it. One will feel all the pain that the sharpest instrument can cause, which one uses to pierce and tear. Finally, insects, poison, bad smell, and all that one can imagine most terrible, will be only part of the tortures of the damned. What will bring them to the top, and what will throw them into despair, will be the activity of a fire which will burn them without consuming them.

Biach. N'est-il point de supplice affecté pour chaque peché en particulier et tous les pecheurs doivent-ils etre egalement punis?


Biach. Is there no punishment affected for each particular sin, and must all sinners be equally punished?

Chumantou. Non, mais chacun le sera suivant le nombre et la qualité des peches qu'il aura commis. C'est pour cela, qu'outre le tourment du feu commun a tous, il y a des supplices affectés pour chaque peché en particulier. Ainsi, ceux qui accoutumés a la fraude et au larcin vivent aux dépens d'autruy seront etroitement lies et livrés a toute la fureur des ministres du Roy des enfers. Les femmes qui au dépens de la fidelité qu'elles doivent a leur m, se livrent a d'autres seront ensevelies dans une nuit pleine d'horreurs. Celuy qui fait mourir un homme pourjouïr de sa depoüille et en engraisser sa famille, sera precipité dans le fonds de l'enfer: Celuy qui tuë un Brame ou qui entretient une femme publique, y sera abreuvé de fiel et de sang. Ceux qui, sacrifiant la bonne foy et la verité a leurs interets, auront portes de faux temoignages, seront déchirés par de cruelles morsures: Ceux qui, les armes a la main auront tué un autre seront eux mêmes broyés dans l'enfer et on les fera passer par des trous aussi petits que Test celuy d'une aiguille: Celuy qui aura volé le bien d'un Brame, sera abreuvé de poison. Celuy qui ne reçoit point avec bonté les étrangers et qui les regarde avec colere, aura luy mêmles yeux rongés et y ressentira la même douleur que cause la morsure d'un oiseau en colere et dont le bec est extremêment affile: Enfin, celuy qui voit la femme d'autruy eprouvera une peine qui repondra a la grandeur de son crime. Voilá une legere peinture des divers supplices qu'on souffre dans l'enfer. fais donc tous tes efforts pour ne pas y tomber et pour t'eviter la douleur d'en faire un jour la cruelle epreuve.


Chumantou. No, but each will be according to the number and the quality of the sins he has committed. This is why, in addition to the torment of the fire common to all, there are punishments affected for each sin in particular. Thus, those accustomed to fraud and theft, and who live at the expense of others, will be closely bound and delivered to all the fury of the ministers of the King of Hell. Women who, at the expense of the faithfulness they owe their husbands, give themselves up to others, will be buried in a night full of horrors. Whoever kills a man to enjoy his spoils and fatten his family, will be thrown into the bottom of hell. Whoever kills a Slam or maintains a public woman, will be watered there with gall and blood. Those who, sacrificing the good faith and the truth to their interests, bear false witness, will be torn by cruel bites. Those who, with weapons in their hands have killed another, will themselves be crushed in hell, and they will pass through holes as small as that of a needle. Anyone who has stolen the property of a Slab will be showered with poison. He who does not receive strangers with kindness, and who looks at them with anger, will have his eyes gnawed, and will feel there the same pain caused by the bite of an angry bird whose beak is extremely sharp. Finally, whoever consorts with the wife of another will experience a penalty which will correspond to the magnitude of his crime. Here is a light painting of the various tortures that one suffers in hell. So make every effort not to fall into it and to avoid the pain of one day making it a cruel test.

Biach. Ce que vous venez de dire de l'enfer et des differents supplices qu'on y souffre m'a penetré: j'en suis saisis de terreur et de crainte. enseignez-moy un moyen de l'eviter et de m'en mettre a couvert?


Biach. What you have just said about hell, and the various tortures that people endure there, penetrated me. I am seized with terror and fear. Teach me a way to avoid it and take cover?

Chumantou. Ce n'est que par la penitence qu'on peut eviter ces supplices, mais c'est maintenant qu'il faut la faire. car celuy qui attend de la faire a sa mort la fera pendant toute l'eternité dans l'enfer. de plus, pour que la penitence qu'on fait soit fructueuse il faut qu'elle renferme une volonté pleine et sincere de ne plus retomber dans le peché, sans quoy elle est tout a fait inutile. Chercher a obtenir le pardon de ses peches par la penitence et conserver en mem terns la volonté d'y retomber, c'est ressembler a un elephant qu'on conduit au bord d'un fleuve pour le laver et qui au sortir de l'eau court de nouveau se vautrer dans la bouë: que peut servir, en effet, de faire de vaines, de steriles promesses et de prendre seulement l'exterieur de la vertu aux yeux d'un Dieu qui sonde nótre coeur et qui en connoit les replis les plus caches. Commence donc par faire une resolution ferme et sincere de ne plus pecher, si tu veux que j'acheve de t'instruire des qualités que renferme la vraie penitence.


Chumantou. It is only by penance that we can avoid these tortures, but it is now that it must be done. For he who waits to do it at his death will do it for all eternity in hell. Moreover, in order for the penance to be fruitful, it must contain a full and sincere will not to fall back into sin, without it being completely useless. Seeking forgiveness for one's sins through penance, and not keeping in mind the will to fall back into it, is like an elephant that is taken to the bank of a river to wash and which, when it comes out of it, runs again to the water to wallow in the mud. What can be of use, in fact, to make empty, sterile promises, and to take only the exterior of virtue in the eyes of a God who searches our heart and who knows it? The most hidden folds. So start by making a firm and sincere resolution not to sin any more if you want me to finish teaching you the qualities that true penance contains.

Biach. Je reconnois la verité de tout ce que vous venez de me dire. vous pouvez être sur que je ne pecherai plus. continuez donc a m'instruire et ne differez pas d'un moment.


Biach. I recognize the truth of everything you just told me. You can be sure that I will not sin any more. Therefore, continue to instruct me, and do not delay for a moment.

Chumantou. Il n'est que Dieu qui puisse nous pardonner nos peches: cherche donc a implorer sa misericorde par les prieres et a te l'attirer par tes bonnes oeuvres, a la meriter par amour pour luy.


Chumantou. It is only God who can forgive us our sins; therefore, seek to implore his mercy through prayers, and attract him to you by your good works, to deserve it out of love for him.

Biach. Qu'est ce qu'une bonne oeuvre? qu'est ce que l'amour de Dieu? En quoy consiste t'il? Tai encore besoin de vos instructions la dessus, car, je suis plongé dans une profonde ignorance a ce sujet.


Biach. What is a good work? What is the love of God? What does it consist of? I still need your instructions on this, because I am in deep ignorance on this subject.

Chumantou. faire ce qui nous est ordonné par le Vedan et le faire de la façon
qu'il nous le prescrit, voila ce qu'on appelle une bonne oeuvre. pour l'amour de Dieu, il en est de quatre especes. Celuy qui tient le premier rang, est l'amour parfait il consiste a aimer dieu au dessus de tout et a l'aimer pour luy même sans desir et sans interêt personnel, travailler a vaincre ses passions, mettre son plaisir a mediter les grandeurs de Dieu et a chanter ses louanges, c'est le propre de l'amour de Dieu mais d'un amour moins parfait que le premier parce qu'il n'est pas tout a fait exempt de desirs et d'interest, être sujet aux passions, en eprouver le joug et l'empire, mais se reserver toujours des moments pour recourir a dieu et pour celebrer ses grandeurs, est encore aimer dieu, mais c'est l'aimer d'une maniere moins parfaite. ainsi cet amour doit être mis au troisieme rang. Enfin l'amour du quatrieme rang est un amour bien foible et qui n'en merite presque pas le nom. C'est celuy de ceux qui se livrent au crime sans peine et sans scrupule et qui n'adressent des voeux a Dieu que pour obtenir l'objet de leurs desirs.


Chumantou. To do what is ordered to us by the Vedan, and to do it the way
that he prescribes it to us, this is what is called a good work. For the love of God, there are four kinds. He who holds the first rank, is the perfect love. It consists in loving God above all, and in loving him for him even without desire and without personal interest, to work to overcome his passions, to put his pleasure in meditating the greatness of God, and to sing his praises. It is characteristic of the love of God, but of a less perfect love than the first, because it is not completely free from desires and interests. To be subject to passions, to experience his yoke and empire, but to always reserve time to have recourse to God, and to celebrate his greatness, is still to love God, but it is to love him in a less perfect manner. So this love must be put in the third place. Finally, the love of the fourth rank is a very weak love which hardly deserves the name. It is that of those who indulge in crime without pain and without scruple, and who address wishes to God only to obtain the object of their desires.
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Re: Ezourvedam: A French Veda of the Eighteenth Century

Postby admin » Sat Oct 24, 2020 8:05 am

Chapitre quatrieme


Chapter Four

Biach. Qu'est ce que la meditation, Comment faut-il s'y prendre pour la faire, et comment peut-on parvenir par la a la connoissance du vrai?


Biach. What is meditation? How do you go about doing it? And how can you come to know the truth?

Chumantou. Il faut, pour cela, se retirer loin du monde et de ses embarras, et un homme qui veut s'adonner a ce saint exercice pour parvenir a la connoissance de Dieu et de la verité, doit se retirer dans les bois, ou dans un temple ou au moins dans la maison d'un homme vertueux, ou le monde n'a point d'accés; et lå loin du bruit et du tumulte, il y meditera sur l'essence de dieu et tachera de la connoitre. il est indifferent d'etre debout ou assis, mais on doit tenir ses mains elevées vers le ciel; on doit avoir les yeux fermés afin qu'aucun objet exterieur ne vienne partager notre attention, ou nous dissiper: ainsy, receuillant tous ses sens et toute son attention pour la fixer uniquement sur dieu, on viendra about de parvenir a la connoissance de cet être, quoy qu'invisible, en le distinguant de tout ce qui n'est pas a luy. voicy comment il faut s'y prendre. C'est dieu, (se dira fon a soy même), c'est dieu qui a cree la terre, les elements et tout ce qui subsiste. C'est luy qui a cree les sens interieures et exterieures; c'est luy, enfin, qui a crée notre ame et qui l'a placee dans nos corps. Mais toutes ces choses lå ne sont pas une même chose et ont entr'elles de la difference: la terre est differente de l'eau, l'eau est differente de la lumiere, la lumiere est differente de l'air, l'air Test aussi du vent, de meme notre ame et notre corps, ne sont pas une meme chose et il y a entr'eux une grande difference. L'orgeuil et les autres passions ont leur principe dans notre arne et sont enfantés par la volonté. cependant, elles ne sont point notre arne. la couleur est une qualité propre du corps et n'est point propre de l'ame; de meme l'être Suprême est un être particulier different de tout cela. il voit tout, il est repandu partout, il est cependant distinct de tout et ne souffre aucun melange. il a crée le monde par un acte de sa volonté, il a crée la Prokrti et son epoux pour donner, par leur moyen, la naissance aux hommes: mais l'un et l'autre sont differents de luy. c'est ainsi qu'en prenant l'essence de chaque chose et les envisageants par ce qui les distingue les uns des autres, on vient a connoitre l'essence de Dieu et a le distinguer de tout ce qui n'est pas luy.


Chumantou. For that, one must withdraw far from the world and its embarrassments. And a man who wants to devote himself to this holy exercise, to come to the knowledge of God and of the truth, must withdraw into the woods, or in a temple, or at least in the house of a virtuous man where the world has no access, and away from noise and tumult. There he will meditate on the essence of God and try to know it. He is indifferent to be standing or seated. But one must hold one's hands raised towards the sky. We must have our eyes closed, so that no external object comes to share our attention, or dissipate us. Thus, collecting all his senses, and fixing all his attention only on god, he will come to achieve the knowledge of his being, quoy that invisible, by distinguishing it from all that is not there. Here's how to go about it. It is god, (he will say to himself), it is god who created the earth, the elements, and all that remains. It is he who created the inner and outer senses. It is he, finally, who created our soul, and who placed it in our bodies. But all these things are not the same thing, and have a difference between them. Earth is different from water; water is different from light; light is different from air; air also different from wind; our soul and our body are not the same thing, and there is a big difference between them. Pride and other passions have their principle in our arena and are born by the will. However, they are not our arena. Color is a quality proper to the body, and is not specific to the soul, Likewise, the Supreme being is a particular being different from all of these. It sees everything. It is spread everywhere. It is, however, distinct from everything, and does not suffer any mixture. He created the world by an act of his will. He created the Prokrti and her husband to give birth to men by their means. But both are different from him. it is thus that by taking the essence of each thing and envisioning them by what distinguishes them from one another, that we come to know the essence of God, and to distinguish him from all that is not him.

Biach. Vous avez dit que pour mediter sur l'essence de Dieu, il falloit se retirer dans un de ses temples. Dites moy donc ce que vous entendez par un temple et pourquoy vous en assignez a celuy qui est invisible de sa nature et qui etant egalement répandu partout n'habite aucun endroit d'une maniere plus particuliere?


Biach. You said that in order to meditate on the essence of God, one had to retire to one of his temples. Tell me then what you mean by a temple, and why do you assign it to one which is invisible by its nature and which, being also widespread everywhere, does not inhabit any place in a more particular way?

Chumantou. Les lieux ou les hommes vertueux se rassemblent pour y chanter les loüanges de dieu ou pour y dire le Vedan sont les lieux ou Dieu se plait a se manifester d'une maniere toute particuliere et ou il se montre d'une maniere bien plus sensible que dans tous les autres. Ce sont la les lieux que j'appelle les temples.


Chumantou. The places where virtuous men gather to sing the praises of God, or to say the Vedan, are the places where God likes to manifest himself in a very particular way, and where he shows himself in a way much more sensitive than in all others. These are the places I call temples.

Biach. Qu'est ce que l'åme et quelle est la difference qu'ily a entr'elle et le corps? instruisez moy encore sur ce point et tirez moy de mon ignorance?


Biach. What is the soul, and what is the difference between it and the body? Instruct me again on this point, and get me out of my ignorance?

Chumantou. L'åme est eternelle, dans ce sens, qu'elle ne doit point avoir
de fin, elle est repanduë dans notre corps et c'est elle seule qui est capable de vice et de vertu. C'est le prestige qui l'y conduit, elle l'anime et dirige ses mouvemens a peu pres comme un habile cocher conduit son char et en regle tous les mouvemens et le fait aller ou il veut.


Chumantou. The soul is eternal, in this sense, that it must not have in the end. It is spread throughout our body, and it is this alone which is capable of vice and virtue. It is prestige which leads it there. It animates it, and directs its movements, much like a skillful coachman drives his chariot and regulates all movements and makes it go where he wants.
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Re: Ezourvedam: A French Veda of the Eighteenth Century

Postby admin » Sat Oct 24, 2020 8:13 am

Chapitre cinquieme.


Chapter Fifth.

Biach. J'ai enseigné aux hommes une façon de mediter moins abstraite et plus sensible, d'autant plus qu'elle ne roule que sur le corps qu'il est d'autant plus aisé de se representer, qu'on peut avoir sous les yeux et qu'il n'est besoin pour cela d'aucun raisonnement. voicy ce que je leur ay dit: Bramma l'être Suprême, paru autrefois sous la figure d'un poisson. on n'a donc qu'a se representer l'être Suprême sous cette figure. Cette façon de mediter est, comme vous voyez, aisée et commode et on peut jouïr en même tems de la vuë de la divinité.


Biach. I taught men a less abstract and more sensitive way of meditating, especially since it only rolls on the body as it is all the easier to imagine, that we can have before our eyes, and that no reasoning is needed for this. This is what I told them: Bramma, the Supreme Being, formerly appeared under the figure of a fish. We therefore have only to represent the Supreme Being under this figure. This way of meditating is, as you see, easy and convenient, and at the same time one can enjoy the sight of the divinity.

Chumantou. Comment a tu forgé cette fable? raconte la moy.


Chumantou. How did you forge this fable? tells the avg.

Biach. Le déluge qui arrive toujours a la fin de chaque age, est appellé la nuit et le sommeil de Bramma l'être Suprême. pendant ce sommeil, toutes les sciences furent submergées: c'est pour les retirer et les rendre aux hommes que cet être Supreme se changea en poisson et naquit dans une riviere. [Sobono Brame de naissance fut faire le bain dans cette riviere] et aprés l'avoir fait il versoit de l'eau a ses ancêtres, selon la coutume, avec le vaze dont on se sert en pareille occasion. L'être Suprême, né sous la figure du poisson nommé Chopori sauta dans le vaze. Le brame, porté d'inclination a faire du bien a tous les animaux, l'y conserva avec soin et remplit son vaze d'eau pour qu'il put subsister. Cependant le poisson crut, dans peu de jours, d'une maniere si prodigieuse, que le vaze ne put plus le contenir. quelle est la merveille que je vois, dit le Brame, tout etonné et penetré de crainte. il en fut faire le rapport au Roy et [le] luy donna. Le Roy le reçut avec respect et le mit dans une barque. le poisson continua a croitre et devint d'une grandeur, si prodigieuse, qu'il inspiroit de la terreur a tout le monde. le Roy qui en étoit saisi et penetré, comme les autres, fut, tout tremblant, luy rendre ses hommages et luy dit: qui êtes vous, Seigneur, d'ou venez vous et quelle raison vous amêne ici. Votre vuë jette par tout la terreur et tous mes sujets ont deja deserté le pays? ne craignez point, grand Roy, Je suis l'être Suprême, je suis l'eternal, repondit le poisson. le s Vedans ont été submerges, je viens pour les retirer et les remettre entre les mains des hommes. a ces paroles le Roy adora profondement le dieu poisson et se retira. peu de terns aprés, il tira les Vedans de l'eau et mourut. Voila, en abregé, l'histoire de l'incarnation en poisson.


Biach. The flood which always comes at the end of every age is called the night and sleep of Bramma the Supreme Being. During this sleep, all sciences were submerged. It is to withdraw them, and return them to men, that this Supreme being changed into a fish and was born in a river. [Sobono Brame from birth was to bathe in this river], and after having done it he poured water to his ancestors, according to custom, with the vase which is used on such occasions. The Supreme Being, born under the figure of the fish named Chopori, jumped into the vase. The slab, inclined to do good to all animals, kept it there with care and filled its vase with water so that it could subsist. However, in a few days the fish believed in such a prodigious manner that the vase could no longer contain it. What wonder I see, said the Brame, quite astonished and filled with fear. He reported it to the King and gave it to him. Le Roy received him with respect and put him in a boat. The fish continued to grow, and became of such a prodigious size that it inspired everyone with terror. The King who was seized and penetrated by it, like the others, was trembling all over to pay him his homage, and said to him: Who are you, Lord? Where do you come from, and what reason brings you here? Are you terrified of you and all my subjects have already deserted the country? Fear not, great Roy, I am the Supreme Being. I am the Eternal, replied the fish. The Vedans have been submerged. I come to withdraw them, and put them back into the hands of men. With these words, the king deeply adored the fish god and withdrew. Soon after, he drew the Vedans out of the water and died. Here is, in short, the story of the fish incarnation.

Chumantou. que viens-tu de dire, o le plus insensé de tous les hommes et le plus entêté. je veux bien, cependant, t'instruire encore la dessus et te faire comprendre toute l'absurdité de tes reveries. En effet, si ce poisson etoit l'être Suprême, pourquoy se donner la peine de tirer les Vedans des eaux. Sa parole est la parole de vie, c'est le Vedan, il n'avoit qu'å parler. de plus, tu as dit toy-meme, que dans le deluge tout perit. pourquoy donc place tu un Brame sur le bord d'une riviere et dans quel pays du monde subsistoit ce Roy qui vint rendre ses hommages au poisson? enfin, le poisson est, comme le reste des animaux, sans parole et sans connoissance. comment donc luy fait tu lier conversation avec ce Roy? que si tu luy donne le nom d'etre Suprême a raison de sa grandeur, que ne donne tu aussi, ce meme nom aux elephants et aux montagnes. Si ce que je viens de te dire, ne suffit pas pour te detromper, je ne sçais plus comment m'y prendre pour te faire revenir. Ce qu'il y a de plus facheux, c'est que tu jette par la les hommes dans Terreur et je ne sçais pas comment tu pourras obtenir le pardon d'un peché si enorme et qui entraine aprés luy de si terribles suites. ecoute donc la verité que je t'annonce et regle la dessus, desormais, tes sentimens et ta conduite. Les poissons, ny le reste des animaux, les differentes statues de bois, de terre, de pierre, ou de quelque metal que ce soit, ne sont et ne furent jamais des dieux. Je ne sçaurois trop te le repeter et te le dire, heureux si je puis, enfin, te faire comprendre et te faire convenir que c'est une vraie folie et une impieté de leur rendre les hommages qui ne sont dus qu'a la divinité.


Chumantou. What did you just say, O most foolish of all men, and the most stubborn? I am willing, however, to teach you more about it, and make you understand all the absurdity of your reveries. Indeed, if this fish were the Supreme being, why bother to draw the Vedans from the waters? His word is the word of life. It is Vedan. He only had to speak. Moreover, you said yourself, that in the deluge everything perishes. Why then do you place a Slab on the edge of a river, and in which country of the world did this King survive who came to pay homage to the fish? Finally, the fish is, like the rest of the animals, speechless and knowledgeless. How do you get him into conversation with this Roy? If you give it the name of Supreme Being because of its greatness, why do you also not give this same name to elephants and mountains? If what I just told you is not enough to undeceive you, I don't know how to go about getting you back. What is most annoying is that you throw men into Terror, and I don't know how you will be able to obtain forgiveness for a sin so enormous, and which afterwards leads to such terrible consequences. Therefore, listen to the truth that I am announcing to you, and rule it over, henceforth, your feelings and your conduct. The fish, like the rest of the animals, the various statues of wood, earth, stone, or any metal whatsoever, are and never were gods. I cannot repeat it too much and tell you, happy if I can, to finally make you understand and make you agree that it is a real madness and an impiety to pay them homage which is due only to the divinity.

Biach. ce que vous venez de me dire a dissipé mes erreurs. J'étois comme un homme qui, enseveli dans un profond sommeil se repait de ses reveries et de ses songes. un rayon de lumiere est venu me desiller les yeux et me tirer du profond assoupissement ou je restois plongé. La verité se montre a moy. je lå reconnois, je la goute, je m'y attache. c'est vous qui avez operé ce prodige, je vous en rend d'éternelles actions de graces; vous êtes mon sauveur; vous meritez ce titre, puisque c'est vous qui me faites connoitre la verite. achevez votre ouvrage et comme un habile pilote, aprés m'avoir tiré du profond abime, dans lequel j'etois englouti, achevez de me conduire heureusement au port du salut.


Biach. What you just told me cleared up my mistakes. I was like a man who, buried in a deep sleep, repeats his reveries and his dreams. A ray of light came to blind my eyes, and pull me out of the deep slumber in which I remain immersed. The truth shows itself to me. I recognize it; I taste it; I get attached to it. It is you who have performed this miracle. I give you eternal thanksgiving. You are my savior. You deserve this title, since it is you who let me know the truth. Complete your work, and like a skilful pilot, after having pulled me out of the deep abyss in which I was swallowed up, finish leading me happily to the port of salvation.

Chumantou. la verité connuë se fait toujours aimer et estimer; tu lå connois aujourd'huy, regle donc sur elle tes demarches et ne t'en depars jamais!


Chumantou. The known truth is always loved and esteemed. You know her today, so rule your procedures on her and never leave it!

Biach. Il en est de vos discours comme d'un miroir qui represente chaque chose au naturel et qui lui conserve les agrémens et les charmes. quand vous me parlez de la verité et de la vertu, vous me les rendez si sensibles, qu'il n'est pas possible de ne pas les reconnoitre. vous les de-peignez d'une maniere si naturelle, qu'on en decouvre du premier coup tous les charmes et qu'on ne peut s'empêcher de les aimer. dites moy donc maintenant quelles sont les loüanges qui conviennent a l'être Supreme et que je dois luy adresser?


Biach. Your speeches are like a mirror which represents everything in its naturalness, and which preserves its amenities and charms. When you talk to me about truth and virtue, you make them so sensitive to me that it is impossible not to recognize them. You unpaint them in such a natural way, that one discovers all their charms at the first attempt, and one cannot help loving them. Tell me now what are the loüanges which are suitable for the Supreme being, and which one should I address to him?

Chumantou. Loüer un homme c'est l'exalter et exagerer le peu de bonnes qualités qu'il peut avoir pour l'elever au dessus des autres. Comment loüer donc celuy qui est au dessus de toute loüange parce qu'il est infïniment au dessus de tout et qu'on ne peut le comparer a rien sans l'avilir. Cela ne doit pas nous empecher de chanter ses louanges et de celebrer ses grandeurs autant que notre foiblesse et notre ignorance peuvent nous le permettre. Nous devons même en faire notre principale occupation.


Chumantou. To lend a man is to exalt him and exaggerate the few good qualities he can have in order to elevate him above others. How then to find him who is above all praise because he is infinitely above everything, and cannot be compared to anything without debasing him? This should not prevent us from singing his praises and celebrating his greatness as far as our weakness and ignorance can allow us. We must even make it our main occupation.
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Re: Ezourvedam: A French Veda of the Eighteenth Century

Postby admin » Sun Oct 25, 2020 12:28 am

Chapitre sixieme


Chapter Six

Biach. Je sçais que Markondeo et les autres penitens, qui vivoient avec luy, s'occupoient a chanter les loüanges de dieu. quels sont les termes dont ils se servoient pour cela: ayez la bonté de me les rapporter, afin que je puisse m'en servir moy même?


Biach. I knew that Markondeo and the other penitents who lived with him were busy singing the praises of God. What are the terms they used for that? Kindly bring them to me, so that I can use them myself.

Chumantou. Tout auprés de la montagne appellee Nilo et sur les bords de la
mer vivoient nombre de penitens, qui tous animes d'une vraie pieté n'avoient d'autres occupations ny d'autres plaisirs que de loüer dieu et le glorifier. voicy la priere qu'ils luy adressoient a chaque instant du jour et de la nuit. adoration a l'être supreme. C'est vous grand dieu, qui êtes la pureté même et qui pouvez seul nous puifier de nos peches, vous êtes sans principe; vous n'aurez jamais de fin. vous seul meritez les hommages de toutes les creatures. C'est aussi a vous seul qu'elles les adressent. tout est eternel dans vous; tout est immuable; vous n'êtes point sujet au changement et vous n'admettez point de melange, vous êtes l'ame, par excellence, parceque vous donnez la vie a tout et que vous la conservez. penetres de respect et de reconnoissance, nous vous rendons notre culte, nous vous adressons nos voeux. vous êtes l'éternel et l'être qui, par sa nature est infiniment audessus de tout. vous êtes l'être infiniment heureux et heureux sans changement et sans vicissitude. recevez nos adorations et nos hommages que nous vous rendons comme a notre dieu. vous etes par excellence, le premier être; vous êtes seul le principe de tout. recevez encore une fois nos hommages. nous ne cesserons de vous les offrir. Seul autheur de toutes choses, rien n'existe que par vous, rien ne subsiste que par vous. nous avons tout recu de vous, acceptez, dans votre misericorde, le tribut de reconnoissance que nous vous en rendons. vous êtes l'auteur du Vedan, vous en donnez la connoissance. nous vous offrons nos adorations et vous reconnoissons pour notre maitre et notre dieu; vous soutenez toutes choses et vous n'avez besoin de rien pour vous soutenir; vous êtes le principe de toutes choses et vous êtes vous même sans principe, vous êtes le maitre du monde et vous n'avez ny maitre, ny égal; vous êtes le pere de tous les hommes, mais vous n'avez jamais eu ny pere ny naissance. vous meritez seul notre amour et nos hommages; nous vous les offrons, et nous vous les consacrons. Seul autheur de notre être, la mort et la vie sont entre vos mains et vous pouvez a votre gré abreger ou prolonger le nombre de nos jours. Seul maitre de toutes choses tout depend absolument de vous parceque c'est de vous seul que tout a reçu l'être. Seul grand, vous n'avez ny ne pouvez avoir d'égal. quoy qu'invisible de votre nature, parce que tout publie votre puissance et votre grandeur, recevez grand Dieu, nos adorations et nos hommages et accordez nous l'objet de nos voeux. Je viens de te rapporter la priére que faisoit a dieu Markondeo, et les penitens qui vivoient avec luy. est-il encore quelqu'autre chose que tu aye envie de sçavoir?


Chumantou. Very near the mountain called Nilo, and on the banks of the
sea, ​​lived a number of penitents, who all animated by true piety had no other
occupations, have no other pleasures than to worship and glorify God. This is the prayer they addressed to him at every moment of the day and night. Adoration to the supreme being. It is you, great god, who are purity itself, and who alone can draw us from our sins. You are without principle. You will never have an end. You alone deserve the homage of all creatures. They are also sending them to you alone. All is eternal in you. Everything is immutable. You are not subject to change, and you do not admit of mixing. You are the soul par excellence, because you give life to everything and you keep it. Penetrated with respect and gratitude, we worship you. We send you our best wishes. You are Eternal, and the Being who by his nature is infinitely above all. You are the infinitely happy being without change and without vicissitude. Receive our adorations, and our homage, which we render to you as to our god. You are par excellence, the first being. You alone are the principle of everything. Once again receive our tributes. We will not stop offering them to you. The only author of all things, nothing exists except through you. Nothing subsists except through you. We have received everything from you. Accept, in your mercy, the tribute of gratitude that we pay you for it. You are the author of Vedan. You impart knowledge of it. We offer you our adorations and recognize you for our master and our god. You support all things, and you do not need anything to support yourself. You are the principle of all things, and you are yourself without principle. You are the master of the world, and you have no master, no equal. You are the father of all men, but you never had a father, or were born. You alone deserve our love and our homage. We offer them to you, and we dedicate them to you. The only author of our being, death and life are in your hands, and you can shorten or extend the number of our days as you wish. Alone master of all things, everything depends absolutely on you, because it is from you alone that everything has received being. Alone great, you have no equal. That invisible to your nature, because everything publishes your power and your greatness, receive great God, our adorations and our homage, and grant us the object of our wishes. I have just brought you back the prayer that Markondeo made to god, and the penitents who lived with him. Is there still something else you wanna know?

Biach. Je serois encore curieux de sçavoir quelle est la priére qu'adres-soit a dieu le penitent Sobono qui habitoit l'hermitage appellee Bodoriko?


Biach. I would still be curious to know, what is the prayer that the penitent Sobono, who lived in the hermitage called Bodoriko, addressed to god?

Chumantou. La voicy. dieu qui daignez jetter vos regards sur ce qu'il y a même de plus vil et qui ne refusez personne de tous ceux qui implorent votre protection et votre secours, c'est a vous a qui j'adresse mes adorations et mes voeux. Dieu qui en communiquant aux hommes un rayon de cette lumiere qui vous environne, dissipez dans un instant leurs tenebres et leur ignorance: dieu qui formez les contemplatifs et qui fixez toute leur attention: dieu qui êtes le maitre de l'univers, le Roy des Roys, le seigneur des seigneurs, vous seul pouvez remplir nos desirs et nos voeux; vous seul meritez nos adorations et nos hommages: dieu qui possedez seul toutes les perfections et toutes les vertus, qui êtes le principe et la source de tout ce qu'il y a de vertus parmy les hommes: dieu souverainement heureux seul maitre et seul soutien de tout de qui existe, recevez mes adorations et fixez seul mes desirs et mon coeur. telle est la priere que Sobono faisoit a dieu 3 fois le jour. imite une conduite si sage et au lieu de t'attacher, comme tu as fait jusqu'icy a tant d'oeuvres purement exterieures qui ont été toujours criminelles, ou du moins steriles et infruc-tueuses, adonne toy tout entier a la connoissance de l'être supreme et a la meditation de ses grandeurs. tu decouvrira dans luy des perfections qui raviront ton coeur et le fixeront. puissai-je donc te l'inculquer a force de te le dire, adore dieu, adore Dieu, adore dieu a tout moment, luy seul merite nos adorations et tout notre amour. fais-toy donc aujourd'huy une loy mais une loy inviolable de ne t'attacher qu'a luy. la vie est de peu de durée. malheur a celuy qui n'en profite pas, pour pratiquer la vertu qui est le seul bien qui peut nous survivre et le seul dont nous pourronsjoüir. la mort est assurée; personne n'en doute, mais personne ne sçait le moment auquel il doit mourir. ce qu'ily a de certain, c'est qu'elle nous frappera indifferemment dans quelqu'état qu'elle nous trouve, soit de peché, soit de vertu. fais tes reflexions lå dessus et vois le parti que tu dois prendre.


Chumantou. The voicy. God, who deigns to cast your eyes on what is even the most base, and who refuses no one. Of all those who implore your protection and your help, it is to you to whom I address my adorations and my wishes. God, who by communicating to men a ray of this light which surrounds you, dispels in an instant their darkness and their ignorance. God, who trains contemplatives, and who fixes all their attention. God, who is the master of the universe, the King of Roys, lord of lords, only you can fulfill our desires and our wishes. You alone deserve our adoration and our homage. God, who alone possesses all the perfections and all the virtues, who are the principle and the source of all the virtues that there are among men. Sovereign happy god, the only master, and the only support from all that exists, receive my adorations and fix my desires and my heart alone. Such is the prayer that Sobono made to god three times a day. Imitate such wise conduct, and instead of attaching yourself as you have done so far to so many purely external works, which have always been criminal, or at least sterile and unfruitful, devote your whole to the knowledge of the supreme being and the meditation of his greatness. You will discover in it perfections which will delight your heart and fix it. Could I therefore instill it in you by dint of telling you, to adore god, adore God, adore god at all times. Only he deserves our adoration, and all our love. So make today a loy, but an inviolable loy to attach yourself only to him. Life is short. Woe to him who does not take advantage of it. Practice virtue which is the only good which can survive us and the only one which we can enjoy. Death is assured. No one doubts it. But no one knows when they will die. What is certain is that it will strike us indifferently in whatever state it finds us, whether of sin or of virtue. Place your thoughts on it and see the side you have to take.
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Re: Ezourvedam: A French Veda of the Eighteenth Century

Postby admin » Sun Oct 25, 2020 12:39 am

Livre IV. partagé en 5. chapitres. Chapitre premier.


Book IV. divided into 5 chapters. First chapter.

Biach. enchanté de ce qu'il venoit d'entendre des grandeurs de dieu et de la maniere de l'adorer et [de] celebrer ses louanges, se sentit piqué de curiosité d'apprendre quelque chose de nouveau. il s'adresse donc encore une fois a Chumantou, et luy dit: Je viens d'entendre, seigneur, les leçons de sagesse et de vertu que vous venez deme faire: vous ne m'avez ríen laissé a desirer sur ce sujet. dites moy maintenant, ce qu'on doit entendre par le mot d'inclination ou de penchant?


Biach. Delighted with what he had just heard of the greatness of god and how to worship him and celebrate his praises, he felt himself piqued with curiosity to learn something new. He therefore addressed himself once more to Chumantou, and said to him: I have just heard, Lord, the lessons of wisdom and virtue which you have just given me. You have left me nothing to desire on this subject. Tell me now, what should be understood by the word inclination?

Chumantou. Il en est de deux especes. les unes sont accidentelles, les autres naissent avec nous. Celles qui sont accidentelles, peuvent se detruire et se detruisent en effet par l'habitude qu'on se fait du vice ou de la vertu. Celles qui naissent avec nous, passent en nature et ne nous quittent jamais. Voicy ce qu'on doit entendre par inclination accidentelle. La prokriti, c'est a dire, la premiere femme qui nous a donné naissance, ou plutot les hommes ses enfans, ont hérité d'elle 3 penchants differens exprimes par ces 3 mots: Choto, rozos, tomo. Le premier nous porte a la vertu. Le deuxieme a amasser des richesses et a nous agrandir. Le troisieme nous porte au peché, l'idolatrie et les autres vices, detruisent tout a fait le penchant a la vertu. de même l'habitude qu'on se fait de la vertu, detruit insensiblement le penchant aux richesses et au peché; et augmente celui qui nous porte au bien. ainsy ces penchans ne sont point permanents et se detruisent mutuellement les uns les autres. pour les inclinations de naissance ou le naturel, il est commun aux bêtes comme aux hommes. il est permanent et ne nous quitte jamais. Si tu souhaite de sçavoir encore quelqu'autre chose, tu n'as qu'a t'expliquer; je suis pret a te repondre.


Chumantou. There are two species. Some are accidental, others are born with us. Those which are accidental can be destroyed, and are in fact destroyed by the habit that one has of vice or of virtue. Those that are born with us, pass in kind and never leave us. This is what we should understand by accidental inclination. The prokriti, that is to say, the first woman who gave birth to us, or rather the men her children, inherited from her 3 different inclinations expressed by these 3 words: Choto, rozos, and tomo. The first brings us to virtue. The second to amass wealth and expand ourselves. The third leads us to sin, idolatry, and other vices, and completely destroy the inclination to virtue. In the same way, the habit which one makes of virtue imperceptibly destroys the inclination to riches and to sin, and increases those which bring us to good. Thus these inclinations are not permanent, and mutually destroy one another. For the inclinations of birth, or what is natural, it is common to animals as to men. It is permanent and never leaves us. If you want to know something else, you just have to explain yourself. I am ready to answer you.

Biach. Quels sont ceux qui sont capables de peché et qui s'en rendent coupables des qu'ils le commettent.


Biach. Who are those who are capable of sinning, and who are guilty of it as soon as they commit it?

Chumantou. Tout ce qui a de la connoissance est capable de peché, et tout ce qui n'en a point, en est incapable et ne peche jamais.


Chumantou. All who have knowledge are capable of sinning, and all who do not are incapable, and never sin.

Biach. qu'est ce que vous appellez connoissance? et quels sont ceux qu'on peut dire en avoir en effet?


Biach. What do you call knowledge? And which ones can be said to indeed have knowledge?

Chumantou. on distingue 3 especes de connoissance, la permanente, la chancelante, et la radicale; le permanente nous rend capable de raisonnement, d'examen, de memoire, nous fait comparer une chose avec l'autre et nous fait distinguer le bien d'avec le mal; elle fait le partage de tout homme raisonnable et le rend capable de peché et de vertu. La chancelante est celle qui se trouve dans les enfans: ce ne sont que quelques lueurs passageres qui leur font connoitre certaines [choses], mais qui ne sont, ny assez lumineuses ny assez permanentes pour les rendre raisonnables et par lå capables de peché. La radicale se trouve dans les fous, c'est a dire, qu'étant raisonnable de leur nature, ils ont dans eux le principe de la connoissance, mais qu'ils n'en jouissent pas. la connoissance des bêtes est a peu prés dans le même genre que celle des fous: elle leur apprend a se procurer ce qui leur est necessaire, pour la conversation de leur espece, mais rien au dela.


Chumantou. We distinguish 3 species of knowledge: the permanent, the faltering, and the radical. The permanent makes us capable of reasoning, of examination, of memory, makes us compare one thing with another, and makes us distinguish good from evil. It divides every reasonable man, and makes him capable of sin and of virtue. The faltering is that which is found in children: it is only a few fleeting gleams which make them know certain [things], but which are not bright enough or permanent enough to make them reasonable and therefore capable of sin. The radical is found in the mad, that is to say, that being reasonable by their nature, they have in them the principle of knowledge, but they do not enjoy it. The knowledge of animals is more or less the same as that of fools: it teaches them to obtain what is necessary for them, for the conversation of their species, but nothing beyond.

Biach. Qu'est ce que vous appellez raisonnement, examen, memoire et quels sont ceux qui en sont capables?


Biach. What do you call reasoning, examination, and memory, and who are capable of it?

Chumantou.un homme qui, dans un e question controversée sçait decouvrir de quel cote se trouve la vérité, qui, dans une dispute ou un procés, se trouve entre deux personnes, peze les raisons de l'une et de l'autre, et aprés les avoir examinees se determine pour le parti de la Justice et de l'équité, un homme de ce caractere est capable d'examen et de raisonnement. La memoire consiste a conserver et a rappeller, quand on veut, le souvenir d'une chose qu'on nous a dit ila longtems. voila ce qui regarde les differentes especes de connoissances. il n'en est qu'une, c'est a dire, celle qui est permanente, qui nous rende capable de peché. Celle dont jouissent les enfans, les vieillards, les fous et les animaux, n'est pas suffisante pour rendre capable de peché. Ainsi toute personne qui est encore dans l'enfance, ou qui est parvenuë a une grande vieillesse, les fous ou ceux qui sont attaques d'une maladie qui ote l'usage de la raison, les animaux enfin, de quelqu'espece qu'ils puissent être, ne pechent point, et quoy qu'ils fassent ils ne sont jamais coupable devant Dieu.


Chumantou: A man who, in a controversial question, knows on which side the truth lies, who, in a dispute or a lawsuit between two people, sees the reasons of both, and after examining them determines himself for the party of Justice and Equity, a man of this character is capable of examination and reasoning. Memory consists in preserving and recalling, when we want, the memory of something that we have been told a long time ago. This is what concerns the different species of knowledge. There is only one, that is to say, the one which is permanent, which makes us capable of sinning. That enjoyed by children, old people, fools, and animals, is not sufficient to make one capable of sinning. Thus anyone who is still in childhood, or who has reached a great old age, the mad, or those who are attacked by a disease which takes away the use of their reason, and finally animals, of whatever species they may be, do not sin, and whatever they do they are never guilty before God.

Biach. Si les bêtes sont incapables de peché, pourquoy donc sont elles sujettes a la peine et a la douleur? pourquoy en voit on de grandes et de petites? quelle est la cause de cette difference? J'ai besoin d'instructions lå dessus.


Biach. If the beasts are incapable of sinning, then why are they subject to pain? Why do we see large and small? What is the cause of this difference? I need instructions on this.

Chumantou. Dieu en créant les hommes a tout crée pour leur utilité. Les animaux ont été creespour les servir. les arbres, les plantes, les fruits, les differentes denrées et enfin tout ce qu'il y a sur la terre a été fait pour fournir a leurs besoins. La peine et la douleur qu'eprouvent les animaux est inseparable de leur état, puisqu'ils sont faits pour servir les hommes, mais elle n'est dans eux ny l'effet ny la suite du peché. en voicy la raison. La peine du peché est éternelle de sa nature et les peines qu'eprouvent les animaux ne sont que passageres et de quelques moments. pour ce qui est des arbres & c. comme ils n'ont point d'ame ils sont tout a fait incapables de peché. quelque vil et meprisable que puisse être un homme, il a une ame, cependant, et une ame toujours raisonnable. Son penchant le porte au peché. Il s'y livre et aprés la mort il en portera eternellement la peine. il en est de même de la vertu. L'homme de bien la pratique pendant sa vie; le moment de la mort est le moment heureux, ou il commence a [en] gouter les fruits et a en joüir toute l'eternité.


Chumantou. God, in creating men, created everything for their utility. The animals were created to serve them. The trees, the plants, the fruits, the various foodstuffs, and finally all that there is on the ground, was made to provide for their needs. The pain that animals experience is inseparable from their condition, since they are made to serve men, but it is not in them the effect or the result of sin. That is the reason. The sorrow of sin is eternal in nature, and the sorrows that animals experience are only fleeting and of a few moments. As regards trees & c., as they have no soul, they are quite incapable of sinning. However vile and contemptible a man may be, he has a soul, however, and always an reasonable soul. His inclination leads him to sin. He indulges in it, and after death he will suffer the penalty eternally. It is the same with virtue. The good man practices it during his life. The moment of death is the happy moment, when he begins to taste the fruits, and to enjoy them for all eternity.
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Re: Ezourvedam: A French Veda of the Eighteenth Century

Postby admin » Sun Oct 25, 2020 1:34 am

Chapitre deuxième.


Chapter two.

Biach. Faites moy part, Seigneur, de ce que vous sçavez du lieu qu'habite l'être Suprême, du Paradis?


Biach. Let me know, Lord, what you know of the place where the Supreme Being dwells, of Paradise?

Chumantou. Tu me demande la une chose quiau dessus de la portee des hommes et de leurs connoissances. Je t'en dirai, cependant, quelque chose pour te faire comprendre la grandeur du bonheur qu'on y goute. Le lieu qu'habite l'être suprême est le lieu par excellence, il n'a point son égal. on y entre par 4 portes, les murailles en sont d'or, mais de Tor le plus pur. Les plaisirs qu'on y goute sont des plaisirs tout spirituels qui ravissent Tårne et remplissent tous ses desirs, des plaisirs purs et sans melange, des plaisirs d'autant plus doux, et d'autant plus sensibles, qu'on ne craint point de les perdre; parce qu'on n'est plus sujet a la douleur ny a la mort. Ce qu'il y a de plus distingué dans le monde souhaite d'y avoir une place: mais il n'est que la vertu qui nous y donne entree. il n'y a que les justes et les amis de dieu qui y soyent admis. le bonheur dont on joüit dans ce lieu fortuné est toujours un bonheur égal, mais un bonheur qui remplit le coeur sans le rassasier. Surs de l'immortalité, ses heureux habitans ne craignent ny les accidents ny les vicissitudes: ils joüissent de dieu: voila la mesure de leur bonheur: ils sont assure d'en joüir toujours: en voila le comble. tout est donc éternel dans ce lieu de delices, les deluges et les autres evenemens qui desolent la terre et qui font tout périr, ne s'y font point sentir.le soleil ne porte point jusque lå sa lumiere; c'est dieu même qui l'éclaire et qui en a banni pour toujours les tenebres et la nuit. enfin, tout ce qui peut contribuer au bonheur de l'homme, tout ce qui peut assurer sa feicité, se trouve dans ct heureux sejour. tel est le lieu qu'habite l'être supree: c'est de lå qu'il crée toutes choses et qu'il gouverne tout ce qu'il a crée.


Chumantou. You ask me something that is beyond the reach of men and their knowledge. I will tell you, however, something to make you understand the greatness of the happiness we taste there. The place inhabited by the Supreme Being is the place par excellence. It has no equal. One enters by four doors. The walls are of gold, but of the purest Tor. The pleasures one tastes there are wholly spiritual pleasures, which delight Tårne and fulfill all her desires, pure and unadulterated pleasures, pleasures that are all the sweeter, and all the more sensitive, that one is not afraid of losing them because we are no longer subject to pain or death. Whoever is most distinguished in the world wishes to have a place in it, but it is only virtue that gives us entry into it. Only the righteous and the friends of God are admitted there. The happiness which one enjoys in this fortunate place is always equal happiness, but a happiness which fills the heart without satisfying it. Sure of immortality, its happy inhabitants fear neither accidents nor vicissitudes. They take joy in God. This is the measure of their happiness. They are sure to enjoy it always. This is the height. All is therefore eternal in this place of delights. The downpours and other events which desolate the earth and destroy everything are not felt there. The sun does not carry its light as far as there; it is God himself who enlightens it, and who forever banished darkness and night from it. Finally, all that can contribute to the happiness of man, all that can ensure his happiness, is found in this happy living. Such is the place where the supreme being dwells. It is from there that he creates all things and that he governs all that he has created.

Biach. vous m'avez dit que l'être supree n'a point de corps.il est donc inutile et meme hors de propos de luy assigner une demeure. il en faut une pour tout être qui a un corps et une figure; mais elle est tout a fait inutile a celuy qui n'en a point.


Biach. You told me that the superior being has no body. It is therefore useless, and even irrelevant, to assign him a dwelling. One is needed for every being who has a body and a figure, but it is quite useless to someone who has none.

Chumantou. ce lieu fortuné dont je viens de te parler est le lieu qu'habitent les amis de dieu et ouils jouissent de sa presence, et ce dieu de bonté les aime jusqu'a' mettre sa complaisance a faire leur bonheur. C'est donc en faveur des justes ses amis, que dieu a fait ce lieu de delices; et parce qu'il recompense en dieu, il a voulu que ce fut le sejour de tout bien et qu'ils en pussent joüir toute l'éternité.


Chumantou. This fortunate place of which I have just spoken to you is the place where the friends of god live, and where they enjoy his presence. And this god of goodness loves them to the extent of his complacency to make them happy. It is therefore in favor of his righteous friends that God made this place of delights. And because he rewards in god, he wanted it to be the stay of all good, that they could enjoy it for all eternity.

Biach. J'ai parlé differemment du lieu qu'habite l'être suprême. J'ai dit qu'il s'appelloit Brindabonon, qu'il est situé au milieu de la terre et que c'etoit le lieu par excellence. c'est lå en effet que Chrixnou a pris naissance et ce Chrixnou est l'être suprême.


Biach. I spoke differently about the place where the Supreme Being lives. I said its name was Brindabonon, that it is located in the middle of the earth, and that it was the place par excellence. It is indeed there that Chrixnou was born, and this Chrixnou is the supreme being.

Chumantou. Cette merveille ne se trouve point dans les Vedans. tu es semblable a un prothée, tu prends toute sorte de figures. dis donc moy les reveries que tu as publiées la dessus; car, le peu que tu viens de m'en dire, me paroit un vrai songe.


Chumantou. This wonder is not found in the Vedans. You are like a prosthesis -- you take all kinds of figures. Tell me the reveries that you published above, for the little you have just told me seems to me a true dream.

Biach. Dans le Zomboudipo, est un pays appellé Baroto Borcho, c'est lå qu'est situé le Brindabonon, ce lieu par excellence ou l'on joüit des plaisirs qui sont éternels dans leur durée: il a plus d'étendue que le Chuarguam même: il est d'une beauté a enchanter: il est eternel et n'a point de semblable: ce lieu de delices est habité par des bergers et des bergeres: on les y compte par milliers. le principal de tous les bergers est Nondo qui fut [pere] nourricier de Chrixnou. au nord de cet endroit, est la ville Modoura. Ougrocheno regnoit dans cette ville. son fils Concho Ten chassa, s'empara de la royauté et exerça pendant longtems des injustices et des cruautés inoüies. la terre ne pouvant plus supporter sa tirannie, prit la figure d'une vache, s'en fut trouver Bramma a quatres visages, luy rendit ses hommages et luy dit: Createur de toutes choses, c'est a vous a qui je dois l'etre, comme tout ce qui subsiste. c'est donc a vous a me proteger. Concho livré au crime et a l'iniquité, me tient dans l'oppression; je ne puis plus supporter sa tirannie. Ce Concho encense vos autels, donnez luy donc vos ordres et mettez fin a mes maux. Bramma outré de colere, s'en fut avec la vache trouver Roudro, luy raconta ce qu'il venoit d'entendre et tous les trois prirent la resolution d'aller en faire leur rapport a Vichenou l'être suprême. étant arrive en sa presence, ils se prosternerent devant luy, luy rendirent leurs hommages. La terre prit alors la parole et luy dit: vous ecoutez toujours avec bonté les voeux qu'on vous adresse, je viens dans mes malheurs implorer votre misericorde et vous prier de les faire finir par la mort de Concho le plus malheureux de tous les hommes. a ces paroles Vichenou l'être suprême s'adressa a Bramma et luy dit: n'avez vous point accordé, autrefois, quelque grace particuliere a ce Concho: quelle est elle, dis le moy? Bramma luy raconta tout en detail, et luy dit que la grace qu'il luy avoit accordée consistoit en ce qu'il ne pourroit êtrejamais mis a mort par un autre que par son neveu. incarnez vous donc, ajouta t'il, dans le sien de Doiboki sa soeur; car il n'est point d'autre moyen de le faire perir. Vichenou exauça leurs voeux et prit aussitot la resolution de s'incamer dans le sein de Doiboki epouse de Bochudebo, le plus distingué des marchands de son pays. Concho en ayant eu avis, mit des gardes a leur porte et ordonna qu'on mit aux fers Bochudebo et Doiboki. peu de terns aprés Doiboki enfanta heureusement, mais dans la crainte que Concho ne fit perir l'enfant, on le transporta dans un village appellé Gokoulan. Zochoda epouse de Nondo venoit, dans ce même instant, de mettre au monde une filie. on prit cette fille et on mit l'enfant a sa place. comme Zochoda, dans le terns de ses couches, avoit resté ensevelie dans un profound sommeil et qu'elle ne savoit point si elle avoit enfanté un garçon ou une filie, elle ne s'apperçut point de l'echange qu'on venoit de faire et regarda toujours le petit Chrixnou comme son propre enfant. Concho ayant appris la nouvelle des couches de Doiboki, ordonna qu'on luy apporta l'enfant, mais cet enfant en qui residoit l'être suprême, etoit a Gokoulan dans la maison de Nondo. il echappa par lå a sa fureur, qui tomba toute sur la petite fille qu'on luy avoit substitué. Le petit Chrixnou passa son enfance dans les jeux et les divertissements propres de son åge. il mettoit son plaisir a voler du petit [lait] et de le partager ensuite aux bergeres ses amies. l'age plus avancé fut consacré au libertinage et a la plus honteuse dissolution. il ne respecta pas même les personnes qu'il auroit du respecter comme sa propre mere: il les enleva et en joüit comme si elles avoient été ses propres femmes. ce n'est pas ici le lieu etje n'oserois même vous raconter tout ce qu'il a fait en ce genre. quelque terns aprés il fut a Modoura, tua Concho de sa main et rendit la couronne a Ougrocheno. le terns de se marier étant venu, il enleva de force Roukini et plusieurs autres. le nombre de ses femmes monta jusqu'å seize mille, dont il eut nombre d'enfans qu'il vit mourir sous ses yeux. Ce Chrixnou luy même, subit, enfin, les loix de la mort, ayant été percé par la fleche d'un chasseur. Son frere Boloramo, le suivit de prés. voila un petit abrêgé de l'histoire de Chrixnou qui est une incarnation de l'être Suprême.


Biach. In Zomboudipo is a country called Baroto Borcho. It is there that Brindabonon is located, this place par excellence, where one enjoys pleasures that are eternal in their duration. It has more scope than the Chuarguam itself. It is of a beauty to enchant. It is eternal, and has nothing like it. This place of delights is inhabited by shepherds. They are counted there by the thousands. The principal of all the shepherds is Nondo, who was [father] nurturer of Chrixnou. To the north of this place is the town Modoura. Ougrocheno reigns in this town. His son Concho Ten hunted, seized the kingship, and exercised for a long time injustices and incredible cruelties. The earth could no longer bear his tyranny, took the face of a cow, went to find Bramma with four faces, paid him homage, and said to him: Creator of all things, it is to you to whom I owe my being, like all that remains. It's up to you to protect me. Concho, delivered up to crime and iniquity, keeps me in oppression. I cannot stand his tyranny any longer. This Concho incenses your altars, so give him your orders and put an end to my evils. Bramma, outraged with anger, went with the cow to find Roudro, and told him what he had just heard. Then all three resolved to go and report to Vishenou, the supreme being. Having arrived in his presence, they prostrated themselves before him, and paid him their homage. The earth then spoke, and said to him: you always listen with kindness to the wishes that are addressed to you. I come in my misfortunes to implore your mercy, and beg you to make them end with the death of Concho, the most unhappy of all men. With these words, Vichenou, the supreme being, addressed himself to Bramma and said to him: did not you grant, formerly, some particular grace to this Concho? What is it, say the medium? Bramma told him everything in detail, and told him that the grace he had bestowed upon him consisted in that he could never be put to death by anyone but his nephew. Thus incarnate, he added, in his sister's Doiboki. For there is no other way to make him perish. Vichenou granted their wishes, and immediately took the resolution to incarnate in the bosom of Doiboki, wife of Bochudebo, the most distinguished of the merchants of her country. Concho, having heard this, put guards at their door, and ordered that Bochudebo and Doiboki be put in irons. Soon after, Doiboki gave birth happily, but in fear that Concho would kill the child, he was transported to a village called Gokoulan. Zochoda, wife of Nondo, had just given birth to a daughter. They took this girl and put the child in her place. As Zochoda, in the time of her diapers, had remained buried in a profound sleep, and as she did not know whether she had given birth to a boy or a daughter, she did not notice the exchange which had just been made, and still looked at little Chrixnou like her own child. Concho, having heard the news of Doiboki's childbirth, ordered that the child be brought to him, but this child in whom the supreme being resided was at Gokoulan in the house of Nondo. There he escaped his fury which fell entirely on the little girl who had been substituted for him. Little Chrixnou spent his childhood in the games and entertainments of his age. He took pleasure in stealing whey, and then sharing it with the shepherds, his friends. His older age was consecrated with debauchery and the most shameful dissolution. He did not even respect the women he should have respected like his own mother. He kidnapped them, and enjoyed them as if they had been his own wives. This is not the place, and I would not even dare to tell you all that he did of this kind. Some time later he was in Modoura, killed Concho with his own hand, and returned the crown to Ougrocheno. The time to marry having come, he forcibly kidnapped Roukini and several others. The number of his wives rose to sixteen thousand, of whom he had a number of children whom he saw die before his eyes. This Chrixnou himself finally undergoes the laws of death, having been pierced by the arrow of a hunter. His brother Boloramo followed closely behind. Here is a small abridgment of the history of Chrixnou who is an incarnation of the Supreme being.
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