by admin » Mon Feb 20, 2023 5:30 am
Part 1 of 2
SECTION DEUXIEME.
LECTURE PREMIERE.
HYMNE PREMIER.
AUX VISWAS.
[French Version]
1. Humbles et respectueux, presentez vos libations, vos mets, votre sacrifice au (dieu) terrible (1) qui amene la pluie. Que, du haut des airs, (vienne) Marout, qui donne la vie (2); je le chante avec ses guerriers, (qu’il lance) sur la terre et le ciel comme (les fleches) d’un carquois.
2. Telles que les deux epouses (d’un meme maitre), l’Aurore et la Nuit, se multipliant (pour nous, viennent) augmenter les biens de celui qui les invoque des le matin. Ainsi qu’une jeune fille developpant son voile, (l'Aurore), se dore a nos yeux, des splendeurs du soleil.
3. Que (le dieu) qui marche autour (du monde) (3), et revet des formes diverses (4), nous soit propice! Qu’il nous soit aussi propice, le Vent qui donne les eaux fecondes! O Indra, o Parvata (5), empressez-vous pour nous! Que tous les dieux nous comblent de biens!
4. Allons! en l’honneur de la blanche (Aurore), moi, fils d'Ousidj (6), je presente ces liqueurs et ces mets. Rendez-vous propice le fils des eaux (7); faites que ces (venerables) meres (8) soient favorables au vertueux Ayou (9).
5. Moi, fils d’Ousidj, comme Ghocha (10) quand elle fut affligee de la lepre, je vous offre une priere suppliante. Pour vous, et en l'honneur du genereux Pouchan, je fais dresser le foyer d’Agni.
6. Mitra et Varouna, ecoutez mes invocations. Ecoutez (la priere qui s’eleve vers vous) en ce lieu, de tout cote (11). Que Sindhou (12), avec ses ondes, nous entende, et, sensible a nos voeux, nous accorde ses heureux dons!
7. Je chante (vos louanges), o Mitra et Varouna! Parmi les biens que vous apportez, que Padjra (13) doive a votre faveur des centaines de vaches. Qu’il se complaise dans ses chars renommes; que (les dieux viennent) l'environner d’un bonheur continuel.
8. Mes chants vous recommandent le (maitre) genereux ici present. Nous autres, (simples) mortels (14), puissions-nous avoir des richesses et une bonne lignee! Le chef qui, au milieu des Padjras, se distingue par sa liberalite, est aussi prodigue (15) pour moi de chevaux et de chars.
9. O Mitra et Varouna, le chef qui vous refuse ses libations, adressant ailleurs son hommage, (se declare) votre ennemie. Dans son sein reside le mal, tandis que celui qui se conforme au devoir du sacrifice obtient ce qu’il desire.
10. Qu’un adversaire puissant se presente; le (chef pieux) est fort dans ses oeuvres; ses hommes sont plus robustes, ses ressources plus grandes. Il va, comble de biens, toujours ferme dans les combats, toujours heroique (dans ses actions).
11. Qu’ainsi marchent les hommes. Vous, rois (celestes) qui aimez l’ambroisie (du sacrifice), ecoutez l’invocation de leur chef. Accourez du haut des airs; car vos bienfaits sont promis a nos hymnes, et donnent la grandeur au maitre des chars.
12. Puissions-nous partager la force de ce chef pour lequel je vous ai invoques, en recompense des offrandes que nous vous presentons a dix reprises (16). Que les Viswas, pour lesquels nous allumons ce foyer (sacre), nous accordent leurs dons; que l’abondance soit le prix de nos sacrifices.
13. Avec joie nous presentons ces offrandes que portent dix personnes. Que (potre chef) ait les chevaux et les rayons (de gloire) qu’il desire. Que les seigneurs ici presents soient vainqueurs, et donnent a leurs gens de riches parures.
14. Que les Viswas nous accordent de l'or pour nos pendants d’oreille, des pierres precieuses pour nos colliers. Que la priere du maitre (17), montant vers eux, appelle sur nous deux (18) les vaches (19) (fecondes).
15. Que les quatre fils de Masarsara, que les trois (enfants) du roi vainqueur Ayavasa, ne (puissent prevaloir sur nous). O Mitra et Varouna, faites heureusement briber, tel que celui du soleil, votre char aux larges formes!
Auteur: Cakchivan; metre, Trichtoubh.
HYMNE II.
A L’AURORE.
1. Le large char de l'heureuse deesse est attele; les dieux immortels (20) sont places sur ce char. La noble habitante des airs est sortie du sein des tenebres, pour parer le sejour humain.
2. La premiere du monde entier, elle se leve, et repand glorieusement au loin ses bienfails. Toujours jeune, toujours nouvelle, l’Aurore renait pour eveiller (la terre); elle vient la premiere a l'invocation du matin.
3. Quand aujourd’hui tu dispenses le bonheur aux hommes, o divine Aurore benie parmi les mortels, les (pretres) purs de peche s’adressent au Soleil, (et s’ecrient): Void Damounas (21)! Voici le divin Savitri (qui vient) a nous!
4. L’immortelle visite nos demeures, et du haut des airs recueille nos hommages. Liberale et brillante, elle va sans cesse distribuant les plus riches de ses tresors.
5. Soeur de Bhaga, parente de Varouna, pieuse Aurore, sois louee en premier lieu. Qu’il aille a l'occident exercer sa mauvaise influence, celui qui contient le mal; et devenons vainqueurs de lui par la vertu du char de l'heureuse (deesse).
6. Que de saintes prieres retentissent: voici les feux qui etincellent. Les rayons de l'Aurore nous decouvrent d’enviables tresors, couverts par les tenebres.
7. Par des retours successifs, vont et reviennent le Jour et la Nuit sous des formes differentes. Celle-ci est (comme) une caverne qui enveloppe le monde d'obscurite. L'Aurore brille sur son char resplendissant.
8. Toujours semblables a elles-memes, aujourd’hui et demain les (Aurores) embrassent la longue region de Varouna. Exemptes de reproche, (placees) a trente yodjanas (22) (de distance du soleil), elles accomplissent l'une apres l'autre leur revolution.
9. L’Aurore sait quel hommage lui est reserve au point du jour, et elle nait, blanchissant de ses rayons la noirceur (de la nuit). (Comme) la femme vient (a son epoux), elle arrive constamment chaque jour au lieu du sacrifice pres de celui qui l'honore.
10. Telle qu’une vierge aux formes legeres, o deesse, tu accours vers le dieu du sacrifice (23). Jeune et riante, tu devances (le soleil), et devoiles ton sein brillant.
11. Pareille a la jeune fille que sa mere vient de purifier, tu reveles a l'oeil l’eclatante beaute de ton corps. Aurore fortunee, brille par excellence! aucune des Aurores passees ne fut plus belle que toi.
12. Riches en chevaux, en vaches, en biens de toute espece, s’unissant par les oeuvres aux rayons du soleil, les Aurores s’en vont pour revenir, heureuses et toujours adorables.
13. Daigne agreer le rayon de (notre) sacrifice, et accomplis en nous ton oeuvre fortunee. Aurore, sois propice a notre invocation; brille aujourd’hui pour nous! Puissions-nous etre heureux et opulents!
Auteur: Cakchivan; metre, Trichtoubh.
HYMNE III.
A L’AURORE.
1. L’Aurore nait en meme temps qu’Agni s’allume. Le soleil se leve; l’Aurore a prepare le large (berceau) de l'astre lumineux. Voici le divin Savitri (qui vient) a nous, et repand les biens necessaires a tous les etres animes.
2. Consolidant les oeuvres divines, determinant les ages humains, l'ainee des (Aurores) futures brille, semblable aux (Aurores) passees, aux (Aurores) eternelles.
3. Cette fille du Ciel apparait, vetue de rayons lumineux, semblable (a l’astre) qu’elle precede. Elle suit le chemin du sacrifice, comme si elle le connaissait deja, sans s'egarer dans les regions celestes.
4. Son sein brille comme des feux eclatants. Semblable a Nodhas (24), elle nous montre des tresors precieux. Pourvoyeuse (vigilante), elle eveille les (hommes) endormis; ainsi se presente la plus ancienne des (Aurores) futures.
5. Dans la moitie orientale du vaste ciel, cette mere de vaches (25) (lumineuses) eleve son e'tendard. Elle s'etend, elle s’avance, placee entre les deux (grands) parents (de la nature), qu’elle charme egalement. 6. Ainsi grandissant a la vue, elle ne fait acception de personne; sa forme elegante et legere brille egalement pour le petit comme pour le grand.
7. Telle que l’homme qui n’a pas de frere, elle semble monter sur son char pour semer ses bienfaits sur sa route. L’Aurore, richement vetue, est comme l’epouse amoureuse qui etale en riant aux regards de son epoux les tresors de sa beaute.
8. Soeur (prevoyante), elle a prepare a sa soeur ainee(26) un (nouveau) berceau, et en partant elle semble l’appeler de son regard. A son lever, les rayons du soleil ornent son cortege, tels que les compagnes (d’une jeune mariee).
9. A la suite de ces soeurs (qui sont nees) dans les anciens jours, une autre arrive, suivant son ainee. Que ces Aurores nouvelles, comme leurs devancieres, se levent heureusement pour nous!
10. Opulente Aurore, eveille ceux qui t’honorent; que les avares, qui marchandent ton culte, restent dans leur sommeil. Riche et pieuse Aurore, leve-toi favorablement pour ceux qui t’adressent leurs offrandes et leurs chants, toi qui vieillis (les choses humaines).
11. La jeune (Aurore) vient a l’orient, et attelle (a son char) la troupe des vaches rosees. A son lever apparait aussitot le (divin) etendard (27), et Agni brille dans les demeures (des hommes).
12. A l’apparition de (la deesse) qui apporte leur nourriture, les oiseaux et les hommes sortent de leurs demeures. Aurore divine, aux mortels assembles pour ton culte tu dispenses de nombreuses richesses.
13. Venerables Aurores, mon hymne vous a celebrees. Vous avez desire mon offrande, et en avez profite. O deesse, que par votre secours nous obtenions des biens innombrables!
Auteur: Cakchivan; metre, Trichtoubh.
HYMNE IV.
ACTION DE GRACES (28).
1. (Recit.) Des le matin (Swanaya) vient, et des le matin il prodigue les tresors. (Cakchivan) accepte et conserve ses dons avec reconnaissance. Enrichi par ces presents et entoure d’une maison nombreuse, il verra, pendant de longues annees, croitre sa fortune et sa race.
2. (Le pere de Cakchivan parle.) Qu’il ait de belles vaches, de bons chevaux, beaucoup d’or. Indra assure une heureuse existence a celui qui vient a toi des le matin, et semble te faire une chaine de ses bienfaits (29).
3. Aujourd'hui, agite des le matin par le desir, j’ai revu l'enfant de mon amour (30), comble d’honneurs et porte sur un char magnifique. Prodigue le jus de la plante (sacree), et par tes chants augmente la gloire de celui qui abat les forces de l'envieux!
4. (Le poete parle.) Les libations, vaches fecondes, apportent leur lait a celui qui prepare et a celui qui doit accomplir le sacrifice. Par les soins de ces deux hommes (31), coulent de toute part des flots de beurre meles aux mets (sacres).
5. L’homme bienfaisant se prepare une place dans le ciel, et se range parmi les dieux. Pour un tel homme, les ondes celestes font descendre leur beurre (nourrissant); pour lui, une offrande est toujours feconde.
6. Les hommes genereux ont une destinee miraculeuse; leurs soleils brillent au ciel; ils ont part a 1'ambroisie, et prolongent leur existence.
7. Puissent ces hommes genereux etre exempts de fautes malheureuses! Puissent les maitres vertueux n'eprouver aucun desastre! Autour d'eux qu’ils trouvent un protecteur! Que les chagrins n’habitent point avec celui qui est liberal!
Auteur: Cakchivan; metres, Trichtoubh et Djagati.
HYMNE V.
ACTION DE GRACES. (Suite.)
1. La reconnaissance m’inspire de vives expressions en l'honneur de Bhavya (32), habitant le Sindhou (33); de ce prince invincible et ami de la gloire, qui m’a donne des richesses pour mille sacrifices.
2. De ce roi puissant j’ai recu cent nichcas (34) (d'or), cent chevaux bien dresses, cent taureaux; et moi, Cakchivan, j’ai porte jusqu’au ciel la gloire immortelle de (ce prince) genereux.
3. Swanaya l’a ordonne, et a ma suite se sont ranges dix chars noirs, qui chacun portait une femme; mille soixante vaches les accompagnaient. Tels sont les biens que Cakchivan recut pour le charme de ses jours (35).
4. Les quarante chevaux blancs atteles aux dix chars viennent en tete de la ligne des vaches. Enivres d'orgueil et ornes de ceintures, les Padjras rassemblent ces chevaux tout brillants d’or.
5. Mais en premier lieu j’ai recu pour vous (36) trois chevaux et huit vaches de prix. Les Padjras, qui sont mes bons parents, montes sur leurs chars, ont voulu, comme par un cortege populaire, honorer ma gloire.
6. (Romasa, fille de Swayana, epouse de Cakchivan, parle a son beau-pere.) Il m’a acceptee pour femme, et je tiens a lui comme (l’ecuyer) au fouet qu’il serre (dans sa main). Mon epoux m’accorde la jouissance de mille biens precieux.
7. Daignez me permettre de vous approcher Ayez pitie de ma faiblesse. Je serai toujours Roma (37), c’est-a-dire la brebis des Gandharas.
Auteur: Cakchivan; metres, Trichtoubh et Anouchtoubh.
HYMNE VI.
A AGNI.
1. Je chante Agni le sacrificateur, (Agni) bienfaisant et riche, l’enfant de la Force appele Djatavedas; oui, Djatavedas, qui est comme notre pretre; ce dieu qui preside aux bons sacrifices, qui, de sa flamme qu’il dresse et dirige vers les dieux, saisit le beurre fremissant et entoure d’un vif eclat l'offrande pieuse.
2. Toi, le plus grand des sacrificateurs, le premier des Angiras, nous voulons, dans nos sacrifices, t’invoquer par de saintes prieres, oui, par de pures et saintes prieres; toi qui tournes autour du ciel, pontife des humains, orne d’une chevelure brillante, (dieu) liberal que doit respecter ce peuple; oui, que pour son bonheur doit respecter ce peuple.
3. Resplendissant avec l'eclat de l'or, (Agni) detruit le mal; oui, comme la hache il detruit le mal. Devant lui, tout ce qui est fort s’ecoule ainsi que leau. Repoussant tout ce qui est robuste, il lutte; il nest pas ebranle; oui, tel que l’archer vigoureux, il n’est pas ebranle.
4. (Le serviteur fidele), preparant la (demeure) solide (38) de ce (dieu) sage et prevoyant, fait briller les feux de l'arani, et pour obtenir sa protection il honore Agni; oui, il l’honore par une offrande pour obtenir sa protection. Ainsi que l'eau, Agni penetre tout; son ardeur dechire; les plus solides aliments, il les consume avec force; oui, il consume avec force les plus solides (aliments).
5. Non loin du foyer, nous deposons la nourriture destinee a ce (dieu), qui, dans les ombres de la nuit, brille mieux que le jour lui-meme; oui, pour l'homme diligent, mieux que le jour lui-meme. Son existence, qui fut un instant comme eclipsee, devient pour celui qui fait des libations une espece de rempart solide. (Mortel) pieux et (mortel) negligent, les feux protegent tout le monde; immortels, ils animent tout; oui, les (feux) immortels animent tout.
6. Ainsi Agni, resonnant, comme le puissant Marout, dans ces campagnes ou tant d’oeuvres s’accomplissent, exerce sa charge de sacrificateur; oui, au milieu de luttes penibles, il exerce sa charge de sacrificateur. Il recoit les holocaustes et les devore, etendard du sacrifice, objet de veneration. De ce (dieu) qui aime et repand le plaisir, que tous les hommes suivent la voie; oui, qu’ils suivent sa voie pour arriver au bonheur.
7. Quand places autour de lui (39), brillant de ses clartes, poursuivant leurs chants et leurs prieres et attisant (son ardeur), les Bhrigous invoquent (Agni); oui, quand les Bhrigous invoquent (Agni) et lui presentent leurs offrandes, le dieu s’eleve avec purete; maitre et gardien des tresors, il protege ses serviteurs, ses amis, avec une haute sagesse; oui, il les protege avec une haute sagesse.
8. Nous t’invoquons, toi, seigneur de tout ce peuple; toi, egalement bon pour tous; a toi, notre pere de famille, (nous demandons) le bonheur; oui, a toi, qui portes les paroles de la piete, (nous demandons) le bonheur. (Nous t’invoquons), toi, l’hote des mortels, sur qui nous fondons notre esperance comme sur un pere; et tous ces (saints) ministres presentent (pour toi) ces aliments, ces holocaustes; oui, (pour toi) et pour les (autres) dieux.
9. O Agni, plein de force et de splendeur, tu nais pour le service des dieux; oui, comme un seigneur opulent pour le service des dieux. Tu t’enivres (de nos libations) pour mieux briller; tu n’agis que pour faire preuve de force. Tes serviteurs t’honorent, (dieu) immortel; oui, (ils t’honorent) avec la promptitude (de la confiance), (dieu) immortel.
10. Au grand, au vigoureux Agni, qui, comme l’habitant de vos etables, s’eveille avec l’aurore, rendez gloire; oui, rendez gloire a Agni, au moment ou le (pere de famille) charge d’offrandes, dans toutes les demeures, fait entendre sa priere; ou, devant lui, pareil a (l’antique) Rebha, vient elever sa voix le plus grand des chantres (divins), le plus grand des sacrificateurs.
11. Agni, toi qui te fais voir pres de nous, compagnon des dieux, apporte-nous avec bienveillance de grandes richesses; oui, avec bienveillance. Tu rejouis nos yeux, tu nous combles de biens: fais beaucoup, (dieu puissant), en notre faveur, en faveur de (la mere de famille) ici presente (40); (dieu) magnifique, fais beaucoup en faveur de tes chantres. Sois terrible (pour nos ennemis), et, par ta force, detruis leur puissante lignee.
Auteur: Paroutchhepa, fils de Divodasa; metre, Atyachti (41).
HYMNE VII.
A AGNI.
1. Il nait sous la forme de Manou (42), le premier des pontifes, Agni, sacrificateur de l'ordre des Ousidjs (43); oui, sacrificateur d’un ordre qui nous appartient (44). Agissant partout avec empressement, il est pour celui qu’il aime comme un seigneur opulent. Pontife invincible, il s’assoit au foyer du sacrifice; oui, il s’entoure d’un cordon (lumineux) au foyer du sacrifice.
2. Nous adressons a ce maitre des sacrifices un culte solennel, des invocations pieuses, et accompagnees d’holocaustes en l'honneur des dieux; oui, accompagnees d’holocaustes. De sa flamme il enveloppe et consume les aliments qui lui sont offerts, ce dieu que Matariswan est venu de loin, oui, de loin, faire briller pour Manou (45).
3. Aussitot il embrasse le (vase) de terre qui le recoit, et, tel qu’un taureau genereux, il lui communique en grondant la semence (lumineuse); oui, en grondant, la semence (lumineuse) (46). Le dieu ouvre ses cent yeux, et se jette sur le bois du bucher; et Agni, peu a peu gagnant les places voisines, s’etend aux places plus eloignees.
4. Pontife diligent, Agni, dans toutes les demeures, accomplit le sacrifice; oui, par sa vertu, il accomplit le sacrifice. Par sa vertu, ce (dieu) sage donne a celui qui l’alimente la connaissance de toute la nature. Ainsi, hote (de l’homme), nourri du beurre sacre, charge (de nos offrandes), il nait, oui, il nait pour s’appeler Vedhas (47).
5. Lorsque, dans les rayons du puissant Agni, viennent a tomber, avec un bruit comparable a celui des Marouts, les aliments, oui, les aliments destines a (ce dieu) rapide; alors il vient, par sa munificence, recompenser la piete. Invoque par nous, il nous sauve du mal; oui, invoque par nous, (il nous sauve) de la mechancete et du peche.
6. (Dieu) universel, immense, infatigable et protecteur, il tient (tous les biens) dans sa main droite. Qu’il les repande sur nous comme en passant; oui, qu’il les repande en quelque sorte au gre de nos besoins. Tu portes l’holocauste a celui d’entre les dieux qui le desire. Pour l'homme pieux, Agni ouvre la voie du bonheur; oui, il ouvre les portes (des tresors).
7. Le fortune Agni, place dans sa demeure humaine, est au milieu des sacrifices comme un monarque desirable; oui, il est au milieu des sacrifices comme un monarque cheri. Il regne sur les holocaustes que recoit le (foyer) de terre; il nous protege contre la maligne influence de Varouna (48); oui, contre la maligne influence du grand dieu.
8. Ils chantent Agni sacrificateur, maitre de la richesse, ami bienveillant; ils celebrent (le dieu) infatigable; oui, ils celebrent (le dieu) qui porte les holocaustes. Ame de tous les etres, connaissant la nature entiere, sacrificateur digne lui-meme de sacrifices, (dieu) aimable et sage, les Devas (mortels) (49) l’appellent a leur secours, et l’honorent par leurs riches offrandes, oui, par leurs riches offrandes et par leurs chants.
Auteur: Paroutchhepa; metre, Atyachti.
HYMNE VIII.
A INDRA.
1. O Indra, ce char du sacrifice (50), charge d’offrandes, que tu conduis, (dieu) rapide et irreprochable; oui, (ce char) que tu conduis, daigne le diriger pour notre bien, et accueille, (dieu) irreprochable et protecteur, notre priere accompagnee d’offrandes; oui, notre priere qui ressemble a celle des (anciens) sages.
2. Ecoute-nous, o Indra, toi qui, dans toutes nos luttes, nous combles de tes bienfaits; toi qui, invoque par tes serviteurs, les delivres de leur fardeau et affliges (leurs ennemis), qui donnes la gloire aux heros et l’abondance aux sages; les maitres (de la terre) te celebrent, (dieu) rapide et impetueux; oui, rapide comme un coursier.
3. Tu repands tes liberales faveurs sur celui qui est liberal envers toi; tu viens, o heros, vers le mortel qui vient a toi; oui, ce mortel, tu le proteges. Indra, je t’adresse cet hymne, a toi, au Ciel, au glorieux Roudra, a Mitra, a Varouna, (je l'adresse) accompagne d’offrandes; oui, je (l’adresse), accompagne d’offrandes, au (dieu) qui fait notre bonheur.
4. Nous desirous qu’Indra accueille notre sacrifice et le votre, (Indra) qui est la vie de tous, invincible auxiliaire; oui, invincible auxiliaire dans les combats. Dans toutes nos luttes protege-nous, souviens-toi de nos hommages. Nul ennemi ne peut te vaincre: tu es au-dessus de tout ennemi, oui, tu es au-dessus de tout.
5. Brise les forces de nos adversaires. Comme les feux brillants de l'arani, qu’ils soient puissants tes secours; oui, (dieu) formidable, tes formidables secours. Tu nous guides, comme autrefois Anenas (51); o heros, tu nous animes. Tu proteges tous les (domaines) de Pourou. Tu viens pres de nous pour emporter, oui, pour emporter nos offrandes.
6. Je veux aussi adresser mon hymne a l’heureux Soma (52), qui, comme (les autres) digne de notre invocation, s’empresse d’accourir a notre priere; oui, vainqueur des Rakchasas, accourt a notre priere. Qu’il vienne donner la mort a l’ennemi dont la folie nous outrage. Que le mechant tombe; oui, qu'il tombe et disparaisse.
7.O (maitre) opulent, chantons dans un hymne pieux, chantons le (dieu) riche et fort; oui, le (dieu) aimable et fort. Prions et honorons par nos offrandes ce (dieu) que les sages ont de la peine a flechir; oui, prions Indra, et offrons-lui de purs sacrifices.
8. Indra deploie pour vous et pour nous ses glorieux secours qui repoussent nos ennemis, oui, qui brisent nos ennemis. L’armee de cet avide (adversaire) qui s’avancait pour nous perdre, a ete frappee; oui, accablee de ses traits, cette armee terrible n’a pu supporter ses coups.
9. Indra, viens vers nous avec l'opulence qui t’environne; arrive par une route tranquille, oui, par une route libre de tout ennemi. Protege-nous de loin, protege-nous de pres. Conserve-nous de loin partes secours; oui, conserve-nous toujours de pres par tes secours.
10. Accorde-nous, Indra, une opulence triomphante. Tu es formidable, et la grandeur t’environne pour notre salut; oui, (elle t’environne) comme un ami pour notre salut. Sauveur puissant, immortel protecteur, attaque tout autre char que le notre. (Dieu) qui portes la foudre, frappe; oui, (dieu) qui portes la foudre, frappe notre ennemi.
11. Indra, pour prix de nos louanges, sauve-nous du mal; tu peux arreter nos ennemis; oui, tu es dieu, et tu peux arreter nos ennemis. Frappe le criminel Rakchasa, et conserve le sage qui me ressemble. C’est a cette condition que t’a engendre un pere (genereux) (53); o toi’, notre refuge, il t’a engendre pour tuer les Rakchasas; oui, (c’est pour cela qu’il t’a engendre), o toi notre refuge.
Auteur: Paroutchhepa; metre, Atyachti.
HYMNE IX.
A INDRA.
1. Indra, viens a nous de l’extremite de l'horizon, comme (Agni) ici present (vient) a nos sacrifices, comme ce roi protecteur des hommes pieux; oui, comme le protecteur des hommes pieux (vient) dans nos demeures. Nous t’invoquons en te presentant nos mets et nos libations, ainsi que des enfants invoquent leur pere, pour obtenir de toi notre nourriture; oui, (dieu) tout-puissant, pour obtenir de toi notre nourriture.
2. O Indra, bois ce soma limpide que le pilon a exprime du tresor (de la graine), comme le taureau altere, oui, comme le taureau boit (l’eau) du puits. Qu’a cette source d’ivresse (divine) qui t’excite et te soutient, tes chevaux t’amenent, ainsi que les Jours, oui, ainsi que les Jours (amenent) le Soleil.
3. C’est par lui qu’a ete ouvert cet antre celeste, qui semble etre le nid de l’oiseau (divin), et qui est creuse au sein d’une voute, oui, d’une voute sans bornes. Arme de la foudre, Indra, le plus grand des Angiras, a voulu forcer l'etable des vaches (divines). Il va, pour nous rendre l’abondance, oui, pour nous rendre l’abondance, il va ouvrir les portes (de cet antre).
4. Indra prenant dans ses mains l’arme tranchante de la foudre, l’aiguise pour la lancer; oui, il l’aiguise pour en frapper Ahi. Indra, ton attaque est pleine de force et de puissance; et, ainsi que le bucheron (fend) un arbre, avec ta vigueur tu fends les|nuages; oui, tu les fends comme avec une hache.
5. Indra, c’est toi qui donnes l’essor a ces rivieres qui courent vers la mer comme des chars, oui, comme des chars de combat. Fortes de ton secours, elles forment un courant inepuisable; telles que les vaches donnant a Manou un lait abondant, oui, donnant au genre (humain) un lait abondant.
6. Les enfants d’Ayou (54), avides de biens, et pareils au sage ouvrier qui fabrique un char, ont prepare pour toi cet hymne; oui, ils l'ont prepare pour obtenir de toi le bonheur. Ils te chantent, o (dieu) sage, comme vainqueur dans les combats, aussi rapide que le coursier, afin que tu leur accordes la force et les biens; oui, les biens de toute espece.
7. En faveur de Pourou, de Divodasa, tu as brise les quatre-vingt-dix villes (55). Pour ton serviteur Atithigwa, o danseur (56) (celeste), avec ta foudre, oui, pour ton serviteur Atithigwa, tu les as vaillamment (brisees). Tu as enleve Sambara de sa haute montagne; ta puissance nous comble de biens, oui, nous comble de biens de toute espece.
8. Indra protege dans les combats l’Arya qui fait des sacrifices; il a pour lui mille secours dans toutes les batailles; oui, dans ces batailles qui sont une source de gloire. En faveur de Manou, il a soumis les impies a l’obeissance; il a donne la mort (a l’ennemi) qui a la peau noire (57). Malgre son habilete, tout etre cupide est consume par lui; oui, tout etre nuisible est consume par lui.
9. Sous la forme du disque solaire, il a paru aux yeux (de ses ennemis). O prodige de puissance! seigneur resplendissant, il pousse en meme temps, oui, il pousse le cri (de mort) (58). Cependant, de l’extremite de Horizon, accourait Ousanas (59) pour les secourir. (O dieu) prudent, tu t’empresses de donner aux hommes tous les biens; oui, tu t’empresses de leur procurer une longue vie.
10. Touche de nos hymnes nouveaux, (dieu) genereux qui brises les villes (celestes), conserve-nous par tes secours puissants! Du haut des airs, o Indra, tu grandis avec les chants de tes serviteurs, comme le ciel avec les feux du jour.
Auteur: Paroutchhepa; metres, Atyachti, Trichtoubh.
HYMNE X.
A INDRA.
1. Le Ciel, le (divin) Asoura (60), s’incline devant Indra; devant Indra (s’incline) la grande Terre avec ses dons brillants; oui, avec ses dons brillants, ou se deploie sa munificence. Tous les dieux, compagnons de sa felicite, reconnaissent Indra pour leur chef. Que pour Indra soient tous les sacrifices humains; oui, que pour lui soient les sacrifices humains.
2. Dans tous les sacrifices, c’est toi seul qu’invoquent egalement les hommes divises pour le bien qu’ils demandent; oui, divises pour la felicite qu’ils veulent obtenir. Tu es pour nous comme le vaisseau que nous chargeons de notre bonheur. Tu es notre maitre, et les hommes honorent Indra par leurs sacrifices; oui, ils l'honorent par leurs louanges.
3. Des couples (61) (de serviteurs devots), jaloux de ta protection, ont prepare ce sacrifice en ton honneur, pour obtenir que le nombre de leurs troupeaux s’augmente. O Indra, ils ont en toi une confiance sans reserve; oui, une confiance sans reserve. Quand tu veux exaucer les voeux d’un pere et d’une mere de famille dont le desir est d’avoir des troupeaux et de la richesse, alors tu fais briller ta foudre qui repand l'abondance, et qui est ta compagne; oui, Indra, ta compagne habituelle.
4. Les Pourous, o Indra, ont connu ta valeur, quand tu as detruit les villes (celestes) de l'automne; oui, quand tu les as brisees et detruites. Maitre de la force, o Indra, tu abats l'homme impie. Tu es le sauveur de la terre, de Fair, l'heureux (liberateur) de ces ondes, oui, de ces ondes.
5. Pour cele'brer ta puissance, o (dieu) genereux, les enfants d’Ousidj ont repandu ces libations enivrantes; car tu sais proteger tes amis; oui, tu sais les proteger. Tu as combattu avec vaillance en leur faveur. Ils ont obtenu tous les biens qu’ils ont souhaites; oui, ils les ont obtenus.
6. Accepte les louanges et l’holocauste que ramene en ton honneur le retour de l'aurore, ainsi que ces offrandes; oui, ces offrandes qui provoquent ta generosite. Indra, (dieu) liberal et arme de la foudre, s’il est vrai que tu veuilles la mort de nos ennemis, ecoute ma priere, de moi qui suis le plus jeune; oui, le plus jeune de tes sages (serviteurs).
7. Indra, protege-nous, et fais le bonheur de celui (qui t’est devoue). Quant a l'homme qui est noire ennemi, o heros celebre par tant de naissances, frappe ce mortel; oui, frappe ce mortel de ton tonnerre. Frappe celui qui nous veut du mal. Prete a notre voix une oreille attentive. Comme on ecarte d’une route tout obstacle, chasse devant nous notre ennemi; oui, chasse notre ennemi.
Auteur: Paroutchhepa; metre, Atyachti.
HYMNE XI.
A INDRA.
1. O Maghavan, si tu es avec nous, nous pouvons compter sur d’abondantes depouilles. Avec ton secours, o Indra, puissions-nous vaincre nos ennemis et sauver nos amis! Ici pres, en ce jour, viens proteger celui qui t’offre des libations et t’honore par ce sacrifice. Puissions-nous te trouver favorable au moment du danger; oui, grace a nos offrandes, te trouver favorable au moment du danger!
2. Quand, au jour du danger, cherchant la gloire, (un homme) invoque Indra avec devotion vers le lever de l’aurore; quand pour l’honorer, oui, pour l’honorer, il fait un sacrifice, alors, voulant recompenser sa piete, le dieu sensible aux prieres frappe la tete (de ses ennemis). Puissions-nous, (o Indra), recevoir tes heureux bienfaits; oui, les bienfaits d’une heureuse (divinite)!
3. A toi, suivant l’antique usage, ces brillantes offrandes! Lorsqu’un sacrifice a lieu, tu viens au foyer, oui, tu viens prendre ta place. Distingue nos feux, dont les rayons brillent entre le ciel et la terre. C’est ainsi qu’Indra merita le nom de Gavechana (62); oui, le nom de Gavechana que lui donnent ses proteges.
4. Ce fut sans doute jadis une oeuvre memorable de ta part, quand, dirigeant les Angiras, tu leur ouvris, Indra, oui, tu leur ouvris la retraite (des vaches celestes). Tu nous conduis aussi comme eux: tu combats et tu triomphes avec ceux qui t’ofifrent des libations. Tu renverses l’impie; oui, l'impie, malgre toute sa rage.
5. Lorsqu’un chef heroique, au moment du combat, rassemble ses gens pour le sacrifice, (ces hommes) avides de butin doivent triompher; oui, (ces hommes) avides de butin doivent obtenir la victoire. Leur chef est entoure d’une nombreuse lignee: sa force dans les batailles le fait honorer. Puissent leurs hommages, avec la faveur d’Indra, leur procurer aussi bien celle des dieux! oui, puissent ces hommages arriver jusqu’aux dieux!
6. O vous, Indra et Parvata (63), combattez devant nous; et celui qui voudrait nous opprimer de ses armes, abattez-le; oui, abattez-le avec la foudre. O heros, si tu viens dans notre maison decide a confondre l'etranger, que ton arme, habile a frapper de tout cote, oui, (que ton arme) frappe nos ennemis de tout cote!
Auteur: Paroutchhepa; metre, Atyachti.
HYMNE XII.
A INDRA.
1. Par le moyen du feu sacre, je veux purifier le ciel et la terre; je veux bruler les mechants, et les regions qui ne reconnaissent point Indra. S’ils osent sortir, que nos ennemis soient frappes; qu’ils jonchent de leurs cadavres les abords de leur retraite.
2. (Dieu) qui portes la foudre, marche vers tes ennemis; et de ton pied, oui, de ton grand pied etendu, foule leurs tetes!
3. Brise, o Maghavan, la force de ces ennemis au sein de leur vile retraite; oui, au sein de leur grande et vile retraite.
4. Tu as paru, et cinquante-trois (64) de ces (ennemis) ont ete detruits. C'est la ce qui fait ta gloire; oui, c’est la ce qui fait ta gloire.
5. Indra, frappe toute cette troupe rougeatre et terrible de Pisatchas. Eloigne la race des Rakchasas.
6. Frappe, o Indra, vaillamment et par-dessous (65). Entends-nous; le ciel et la terre ont brille; o (dieu) qui portes la foudre, ils ont tremble; oui, ils ont tremble a la vue de tes feux, o (dieu) qui portes la foudre. Puissant, fort et terrible, tu marches arme. Nul ne pourrait te donner la mort, o heros invincible, accompagne de tes auxiliaires; oui, de tes vingt et un (66) auxiliaires.
7. Par ses libations (l’homme) assure le salut de sa maison; par ses libations et ses sacrifices il abat les ennemis qui l’entourent; oui, il abat les ennemis des dieux. Par ses libations et ses offrandes, il obtient l'abondance, la securite et des milliers de biens. A celui qui fait des libations Indra accorde une fortune convenable; oui, une fortune convenable.
Auteur: Paroutchhepa; metres, Trichtoubh, Anouchtoubh, Gayatri. Atyachti.
HYMNE XIII.
A VAYOU.
1. Vayou, que tes rapides coursiers t'amenent ici vers nos offrandes et vers nos libations du matin; oui, vers ces libations de soma presentees le matin. Que la voix elevee de la Priere soit entendue de toi; et, sur le char que trainent tes coursiers, viens, o Vayou, vers celui qui t'offre, oui, vers celui qui t’offre ce sacrifice.
2. Rejouis-toi, Vayou, de ces heureuses boissons que nous te presentons en sacrifice, de ces (boissons) soignees qui brillent, oui, qui brillent de (doux) rayons. Quand de pieux compagnons s’assemblent pour le sacrifice autour d’un maitre genereux, tes coursiers a l’instant viennent aussi fremir aupres de lui, pensant a sa liberalite; oui, ils viennent, pensant a sa liberalite.
3. Vayou attelle a son char deux coursiers legers, tantot rouges, tantot jaunatres, et porteurs vigoureux; oui, porteurs excellents et vigoureux. Puissant pour la destruction, il eveille la Priere qui semble endormie; il eclaire le ciel et la terre, et fait entendre sa voix; oui, il fait entendre sa voix en l'honneur de l'Aurore.
4. Pour toi, les pures Aurores, a l’horizon, etendent leurs voiles brillants, ou se peignent rapidement leurs rayons; oui, leurs rayons naissants. Pour toi, la vache (celeste), au lait abondant, cede tous ses tresors. Dans les regions du ciel, tu fais naitre de ses mamelles, oui, de ses mamelles tu fais naitre les Marouts.
5. Pour toi, ces (Marouts) brillants, purs et rapides, formidables dans leur ivresse (divine), travaillent avec ardeur a la creation des eaux; oui, ils viennent travailler a cette creation. L'homme s’empresse de t’honorer de ses dons et de ses louanges, et te prie d’eloigner le mal. Et toi, touche de son hommage, tu le proteges contre tout ennemi; oui, tu le proteges contre les forces des Asouras.
6. O Vayou, sois honore avant tous, et recois le premier l’offrande de nos libations; oui, recois nos libations. Ainsi, exauce les voeux d’un people innocent; que toutes ces vaches, qui dependent de toi, fassent descendre sur nous leur lait doux et beni; oui, leur lait doux et beni.
Auteur: Paroutchhepa; metre, Atyachti.
HYMNE XIV.
A VAYOU ET A INDRA.
1. Le gazon sacre est dispose; viens a notre sacrifice avec tes innombrables coursiers, toi qui conduis et cent et mille attelages. Les Devas (terrestres) ont avec soin prepare la libation du matin pour le Deva (celeste). Des boissons aussi douces que le miel t’attendent; oui, elles t’attendent pour etancher ta soif (divine).
2. Pour toi ce soma a ete presse; pour toi il a ete purifie, et dans le vase qui le contient il revet d’admirables couleurs; oui, il revet de brillantes couleurs. Voila ce que t’offrent les enfants d’Ayou et les Devas (mortels). O Vayou, amene tes coursiers; viens te joindre a nous; oui, le plaisir t’appelle, viens te joindre a nous.
3. Avec tes cent, avec tes mille coursiers, o Vayou, viens jouir de notre sacrifice; oui, viens jouir de nos holocaustes. A toi ce soma solennel et brillant aux rayons du soleil! (Tes serviteurs) ont remis aux pretres (ces boissons), que pour toi, o Vayou, ils ont preparees avec un zele empresse; oui, avec un zele empresse.
4. Que votre char, traine par vos coursiers, o Vayou, (o Indra), vous amene a notre secours, et venez jouir de ces mets heureusement disposes; oui, venez jouir de nos holocaustes. Buvez de ces douces boissons, (goutez) deces nourritures. C’est pour vous qu’on les a preparees ce matin. O Vayou, o Indra, venez, accompagnes de l’heureuse opulence; oui, venez accompagnes de l’opulence.
5. Pour vous, on a commande ces prieres et ces sacrifices; pour vous, on a exprime cette liqueur legere et vive; oui, vive comme le rapide coursier. Soyez a nous, et buvez de ces libations; venez ici pour nous secourir. O Indra, o Vayou, enivrez-vous de ces boissons; oui, enivrez-vous, vous qui donnez l’abondance.
6. A vous ces boissons qu’ils ont su rendre limpides! (Vos serviteurs) les ont remises aux pretres, apres les avoir preparees avec un zele empresse; oui, avec un zele empresse. Pour vous, ces liqueurs ont passe a travers le filtre; elles se sont epurees pour vous sur les poils (de la vache); oui, sur ces poils formant un crible serre (67).
7. O Vayou, neglige ceux qui sont endormis. La maison ou resonne la pierre (du mortier), c’est celle ou vous devez venir; oui, ou Indra et vous devez venir. La priere s’entend; le beurre consacre coule. Pour combler tous nos voeux, venez a notre sacrifice; oui, Indra et vous, venez a notre sacrifice.
8. Venez ici prendre nos libations, aussi douces que le miel. Places pres de l'Aswattha (68), que nos (pretres) remportent sur vous cette victoire; oui, qu’ils remportent cette victoire. Nos vaches (terrestres) ont donne leur lait; (les gateaux) d’orge ont ete cuits. O Vayou, tes vaches (celestes) ne doivent point faillir; oui, elles ne doivent point faillir.
9. (Et en effet), faisant retentir l'air de leurs mugissements, les voila qui arrivent, tes robustes taureaux; oui, tes robustes et larges taureaux. On les voit dans les plaines (du ciel), tantot immobiles, tantot rapides, se repandre au loin comme les rayons du soleil, et deployer une force que rien ne peut dompter; oui, que deux bras ne suffisent pas a dompter.
Auteur: Paroutchhepa; metre, Atyachti.
HYMNE XV.
A MITRA ET A VAROUNA.
1. Offrandes choisies et abondantes, holocauste, priere, presentez a ces (dieux) immortels et bienfaisants, oui, (presentez a ces dieux) bienfaisants le plus doux des hommages. Unis par leur royaute (sainte), et honores par nos libations de beurre, ils sont celebres dans tous nos sacrifices. Car leur puissance est partout triomphante; oui, leur divinite est partout triomphante.
2. La jeune et eternelle voyageuse a paru dans l’espace. La voie du feu (sacre) (69) s’est entouree de rayons; oui, l’oeil de Bhaga (70) s’est entoure de rayons. Le siege celeste de Mitra, d’Aryaman et de Varouna se couvre de lumiere. Que Mitra et Varouna recoivent une large part d’hymnes; oui, une large part d’hymnes, de prieres et d’offrandes.
3. Ils embrassent Aditi, couverte de lueurs brillantes; (Aditi) qui soutient la terre, source feconde de felicite. Ils eveillent le ciel pour le lever de la lumiere; oui, pour le lever de la lumiere. Adityas forts et resplendissants, ils sont les maitres des biens. Mitra, avec Varouna et Aryaman, excite l'emulation des hommes; oui, l’emulation et les travaux des hommes.
4. Que le soma soit agreable a Mitra et a Varouna. Que, dans nos libations, cette (double) divinite ait sa part; oui, qu’elle ait sa part comme les autres dieux. Que tous les dieux l’honorent, honores aujourd’hui aussi bien qu’elle. Faites ce que nous demandons; oui, (deites) royales et justes, faites ce que nous demandons.
5. L’homme qui sert Mitra et Varouna ne connait point d’ennemi. (Ces dieux) protegent contre le mal, oui, ils protegent contre le mal le mortel qui leur est devoue. Aryaman defend l’homme droit et pieux qui, par ses hymnes et ses louanges, augmente la pompe, oui, augmente la pompe de leurs sacrifices.
6. J’adore le Firmament, le Ciel et la Terre, Mitra; (j’adore) Varouna, qui fait pleuvoir (l’abondance); oui, (Varouna) qui repand le bonheur et fait pleuvoir (l'abondance). Chante Indra, Agni, le brillant Aryaman, Bhaga. Puissions-nous vivre longtemps, et jouir, avec le secours de Soma (71), oui, jouir d’une nombreuse famille!
7. Confiants dans le secours des dieux et la puissance d’lndra, glorieux proteges des Marouts, prions (toujours). Qu’Agni, Mitra et Varouna nous viennent en aide. Puissions-nous ainsi jouir du bienfait de la richesse!
Auteur: Paroutchhepa; metres, Atyachti, Trichtoubh.